Les lancers de colis au-dessus des murs des prisons n’est pas un phénomène nouveau en milieu carcéral. Les méthodes changent aujourd’hui et se modernisent avec l’arrivée des drones notamment.
Les lanceurs de colis sont moins nombreux aux abords des prisons. Ils ont décidé de mettre la technologie au service de leurs faits.
Plus besoin de se rapprocher des murs, pour passer les paquets, les lanceurs utilisent de plus en plus de drones. Ces derniers agissent de façon quasi-professionnelle avec du matériel particulièrement performant, leur permettant de déposer des colis plus lourds à une distance plus lointaine des sites sous surveillance.
Les projections par drone se multiplient aux centres pénitentiaires du Port et de Saint-Denis, où 4 à 5 drones sont interceptés en moyenne chaque semaine depuis le début de l’année.
"On en a déjà intercepté certains qui sont tombés. Pour d’autres, à la façon dont c’est empaqueté, et au vu du poids des colis, on sait qu’il s’agit bien de lancers par drone", indique Vincent Pardoux, responsable du syndicat FO Pénitentiaire.
Ainsi, plus de marchandises sont livrées illégalement chaque semaine dans les prisons de l’île. À l’intérieur de ces paquets, de près de 2 kilos chacun, on retrouve essentiellement les mêmes produits : des téléphones, des stupéfiants et de l’alcool.
Si les lancés de paquets sont un fait récurrent en milieu carcéral, la technique est plus difficilement contrôlable pour les surveillants des centres pénitenciers.
"Les chiffres correspondent à ceux que l’on intercepte, on imagine bien qu’il y en a plein que l’on n’intercepte pas", précise le responsable du syndicat FO Pénitentiaire.
Un dispositif de lutte est aujourd’hui à l’étude pour endiguer ce phénomène qui afflue dans les différentes prisons de l’île.
"Ce phénomène est une spécificité de notre département par rapport aux autres territoires ultramarins", alerte-t-il.
Actuellement, La Réunion est le département d’Outre-mer le plus touché par le phénomène de projection par drones.
Pour rappel, les auteurs des faits risquent une lourde amende et une peine d’emprisonnement.