La Fédération Départementale des syndicats d’exploitants agricoles de La Réunion (FDSEA), s’exprime ce vendredi pour évoquer sa colère face à une concurrence jugée déloyale, due aux produits importés, moins chers que les produits péï.
Tomate d’Espagne, fruits du Maroc… La FDSEA est scandalisée devant l’arrivée de produits d’importation commandés par les sociétés de grande distribution, vendus à très bas prix.
"Alors que la Réunion sort tout juste d’un épisode de sécheresse, les productions locales ont du mal à redémarrer. À l’heure où les consommateurs et l’état imposent un cahier des charges très strict en matière d’utilisation des produits phyto et où tout le monde parle de souveraineté alimentaire pour la Réunion, comment nos exploitants peuvent-ils s’organiser face à ce type de concurrence ?"
LA FDSEA souhaite donc dénoncer cette concurrence déloyale imposée par les produits importés. "On fait rentrer des produits qui viennent d’ailleurs sans forcément contrôler, par bateau alors que nous, 80 % des produits qui sortent de La Réunion, sont soumis à des mesures drastiques."
Pour expliquer, la fédération nous donne l’exemple de la mangue. "Pour les mangues, on nous impose un traitement post-récolte. On doit les tremper dans l’eau chaude avant qu’elles partent à Rungis, vous imaginez l’état après.", nous explique Alix Marde, président de la FDSEA.
"Aujourd’hui on nous dit que les tomates sont chères. Mais on sort d’une période de sécheresse et après une grosse période de pluie. Il manque des tomates du coup les prix grimpent.
Et du coup les entreprises font rentrer des conteneurs sur l’île.
Lors du 1er épisode de l’épidémie, aucun bateau ne rentrait et nous, producteurs, nous avons su alimenter les Réunionnais et faire face."
Mais alors, pourquoi les produits qui arrivent à La Réunion ne sont pas soumis aux mêmes mesures ? La FDSEA se le demande. "Aujourd’hui, on veut dire, ça suffit. Il faut que tout le monde soit soumis aux mêmes mesures.
On interpelle le Préfet, la DAAF et tous les services concernés pour mettre en place les mêmes mesures que l’on nous impose pour les fruits et légumes. Ce n’est pas en prenant trois fruits dans un conteneur que l’on peut savoir s’il y a des bestioles ou des maladies.
Avant, la mouche des fruits on n’avait pas ça à La Réunion. Tous les pays font rentrer leurs produits mais pas avec le même règlement, alors que nous nous sommes soumis à un cahier des charges drastiques, pas de pesticides, un itinéraire défini.
Ce que l’on conseille à la population, c’est de consommer local car on sait ce qu’il y a dans nos produits."