Ce mercredi 13 avril s’est ouvert le procès du Père Fabrice Ibrahim devant la cour criminelle. L’ancien prêtre de la Plaine des Palmistes est jugée jusqu’à vendredi pour des faits d’agressions sexuelles sur une mère et son fils, âgé de 14 ans à l’époque.
Ce mercredi, le père Fabrice Ibrahim était jugé devant la cour criminelle pour des faits d’agression sexuelle sur mère et son fils de 14 ans. À l’ouverture du procès, l’ancien homme d’Église prend la parole et reconnait certains faits qui lui sont reprochés.
Dans ses différentes dépositions, l’accusé explique qu’il n’aurait pas placé ses victimes sous son emprise et qu’il n’a jamais forcé qui que ce soit. "On juge un prêtre et un individu, on n’est pas là pour donner bonne conscience à une Église en 2021 qui a considérablement changé par rapport à la position qu’elle avait il y a une dizaine d’années.", explique Maître Nicolas Normand, avocat de Fabrice Ibrahim.
La plus jeune victime, mineure au moment des faits, fait face aujourd’hui à son bourreau. C’est après s’être confessé à un aumônier que l’affaire a éclaté en 2017. Aujourd’hui, lui et sa mère, tout deux partie civile, souhaitent que justice soit faite.
"Ce sont des moments douloureux à se remémorer. Mon client me disait que depuis qu’il avait reçu la convocation, il n’arrivait plus à trouver le sommeil. Il a des flash-back, c’est vraiment une des conséquences majeures de ces mises en œuvre de procès pour les victimes", indique Bâtonnier Laurent Payen, avocat de la partie civile.
Une institution, l’Église, se trouve également sur le banc de la partie civile. Mgr Gilbert Aubry, absent au procès, apporte son soutien aux victimes.
"L’Église de La Réunion, par la voix de son Évêque mgr Aubry, a tenu à être présente aux côtés des victimes qui souffrent. Il y a l’expression d’un sentiment de compassion vis-à-vis d’elles qui ont été trompées et abusées. Il y a aussi l’expression d’un sentiment de réprobation totale, de condamnation de ces faits, où finalement on se sert de la soutane, on se sert de l’institution contre l’institution", déclare maitre Jean-Jacques Morel, avocat de la partie civile.
Le procès se déroule jusqu’à vendredi, demain la parole doit être donnée aux victimes ainsi qu’à l’accusé Fabrice Ibrahim. Pour rappel, il risque 20 ans de réclusion criminelle.