Notre pouvoir d’achat est mis à mal par l’inflation galopante. Et le loyer fait partie des postes de dépenses les plus importants. Si les aides au logement ont été revalorisées et les prix plafonnés, c’est loin d’être suffisant... Surtout pour les retraités.
À 82 ans, Fatma habite un logement de Saint-Denis depuis 23 ans. Après la mort de son mari il y a 6 ans, elle se retrouve à payer son loyer avec pour seul revenu, sa pension vieillesse. "Ma pension vieillesse est à 952 et mon loyer est à 500 et quelque. C’est un peu trop cher pour moi avec l’eau, l’électricité. J’essaie de faire des économies pour arriver jusqu’au bout mais normalement c’est un peu dur", déplore la gramoune.
En plus du loyer trop élevé, Fatma a déposé une déclaration de logement indécent il y a un an pour des raisons d’infiltration d’eau dans sa cuisine et son balcon. "Toutes les semaines, y vient regarder, y fait photo, ’oui on va faire si, on va faire ça’, rien. Lé exagéré là, nou doi être plus respecté que ça", affirme-t-elle.
Les loyers augmentent d’1% chaque année, et les charges locatives de près de 15%. Avec l’inflation, les locataires peinent à payer leur logement, souvent dans des états déplorables. "C’est très très compliqué, et surtout les charges qui impactent beaucoup sur le loyer. Il faut que les bailleurs revoient à tout prix les charges", indique une femme.
"Moi c’est pour un logement social. C’est une baisse de loyer qu’il faudrait à La Réunion parce que pour un logement social à 650 euros, c’est très cher et très exagéré", regrette un homme.
"Moi je pense que les bailleurs doivent être à l’écoute des locataires. Pas que envoyer des SMS ou des mails pour réclamer le loyer mais être à l’écoute", déclare une autre personne.
En plus de la baisse des allocations logement de 5 euros, La Réunion ne perçoit pas la réduction de loyer solidaire, appliquée pourtant en métropole. L’île est classée comme la région la plus chère de France en matière d’habitation.
La Confédération Nationale du Logement (CNL) demande un gel des prix pour 2023 : "Pour nous, aujourd’hui, c’est un véritable problème. Ce n’est absolument pas maîtrisé, ça va dans tous les sens. Donc, on demande le gel des loyers et également la non augmentation des charges locatives. C’est un ensemble", affirme Erick Fontaine, l’administrateur de la CNL.
La CNL a envoyé un courrier aux sept bailleurs sociaux de l’île ainsi qu’à l’État. Pour le gel des prix du loyer et des charges locatives, une pétition sera en ligne dès demain. Pour l’heure, c’est un plafonnement de la hausse des loyers à 2,5% jusqu’en juin 2023 qui a été appliqué par l’État.