La prison du Port a été visitée ce vendredi par les députés Karine Lebon et Frédéric Maillot. L’occasion d’aborder les tensions qui règnent dans le centre pénitentiaire. Les surveillants déplorent notamment un taux de remplissage faussé. Pas de trop-plein sur le papier, mais la réalité serait bien différente.
C’est une prison où l’on applique les longues peines, séparées en deux quartiers, ici près de 50% des détenus viennent de Mayotte.
En plus de remplir la prison, cela cause parfois certains problèmes de cohabitation : culture, langue, ne sont pas forcément les mêmes.
Durant la visite, les députés ont été interpellés par l’un des surveillants pénitencier.
"La Réunion de demain, c’est justement, Mayotte incorporée. Mais nous au niveau des tensions on ne peut pas attendre dans 10 ans. C’est dès maintenant, nos inquiétudes par rapport à ça. Quand on voit deux transferts par semaine quasiment."
Karine Lebon et Frédéric Maillot ont également visité les quartiers bas de la prison. Une zone très sécurisée.
Le constat est le suivant : les détenus sont parfois deux ou trois dans une cellule prévue pour une seule personne. Même si officiellement la prison n’est pas en sur remplissage, il y a certaines places comptabilisées alors qu’elles ne devraient pas l’être au vu de la réglementation française.
"Normalement une maison pour peine c’est 10. Ça veut dire qu’en renseignement individuel, on a des cellules à trois. Et majoritairement à deux, donc quand notre direction nous parle de chiffres et qu’on est loin d’être plein, je pense qu’on y est déjà." Témoigne le Secrétaire FO du centre de détention du port, Roger Bénard.
Une situation contre laquelle les syndicats se sont mobilisés cette semaine pour dénoncer la situation.
Durant la visite, les députés ont échangé avec les prisonniers. Certaines cellules sont même souvent insalubres.
"Il faut rappeler deux notions des choses, explique Frédéric Maillot, Député (Nupes) de la Réunion, être en prison c’est être privé de liberté, mais ce n’est pas être privé de dignité. Aujourd’hui on est venus voir si la notion de dignité est respectée, par seulement pour les détenus mais aussi pour ce personnel qui fait un travail dur et que je salue."
Manque de suivi, mais aussi des conditions de détention et de travail compliquées. La visite des députés a permis d’accentuer sur quelques constats. Des travaux sont prévus pour réhabiliter la prison.
19 millions d’euros ont été alloués, mais l’augmentation du nombre de places ou le recrutement de plus de personnel, ne sont pas au programme.