Ce mardi 23 août, Jérôme Filippini a pris ses fonctions de nouveau préfet à La Réunion. Après la traditionnelle cérémonie d’accueil au cours de laquelle il a déposé une gerbe de fleurs au monument aux morts de Saint-Denis, il a rencontré la presse lors d’une conférence. Au cours de celle-ci, il a présenté les différents dossiers qu’il traitera en priorité sur l’île au cours des prochaines années.
À peine entré en fonction, Jérôme Filippini se prépare déjà à faire face aux plus grands enjeux de l’île. "Je vais essayer d’être le préfet qui incarne et remplit les missions de l’État, mais je veux aussi être l’ambassadeur des Réunionnais", dit-il.
Le premier enjeu à La Réunion est la vie chère et donc le pouvoir d’achat. En juin, on annonçait qu’en moins d’un an, celui-ci a augmenté de 4,2%. Jérôme Filippini fait savoir : "le ministre délégué des outre-mer me demande de travailler sur le sujet de la vie chère, du carburant, mais plus largement sur le bouclier qualité prix. Je travaillerais à faire des propositions qui soient plus favorables pour les Réunionnais."
Qui dit vie chère, dit carburants : une ressource indispensable à La Réunion où les habitants se déplacent essentiellement en voiture. La hausse de leur prix a eu un impact conséquent sur le portefeuille des Réunionnais, au cours des derniers mois. Pour soulager ces derniers, l’État a mis en place une aide exceptionnelle en diminuant les prix.
Jérôme Filippini annonce qu’il devra fixer les prix des carburants pour le mois de septembre, dans les jours à venir. "Nous avons des échanges avec les différents acteurs pour faire attention à maintenir les prix", dit-il.
Le nouveau préfet compte prendre en main le développement et le dynamisme de l’île. "Je vais essayer de faire en sorte que les créateurs de richesses et les entreprises se développent, tout en étant attentifs aux égalités et aux inégalités qui peuvent exister."
Puis, il a pour but de placer l’île de la Réunion dans la lignée de la transition écologique. "Avec les atouts et les contraintes de l’île, on a un temps d’avance sur l’adaptation au changement climatique et je vais y contribuer."
Ce lundi 22 août, l’OPMR avait annoncé l’endettement et donc la possible fermeture des Run Market de La Réunion, suite à une enquête. À ce propos, Jérôme Filippini annonce : "du côté de l’État, nous allons être attentifs à ce que l’impact pour les acheteurs réunionnais, mais aussi pour les salariés de ces magasins soit le moindre possible ; qu’il puisse y avoir, le cas échéant, des solutions de reprises. Des solutions qui seraient attentives à la concurrence sur le territoire de l’île où il y a une forte concentration de la grande distribution."
Le rôle de l’État, et donc du préfet, est déterminant dans l’affaire du rachat de la compagnie Air Austral, mise à mal depuis la crise sanitaire. En effet, celle-ci est endettée de 300 millions d’euros. "Il y a, de la part de l’État, un effort à faire, notamment concernant cette dette. C’est la survie et la bonne santé durable de l’entreprise qui compte", s’exprime-t-il.
Un des dossiers que Jérôme Filippini devra gérer est celui de la filière canne qui ne cesse d’être au coeur d’importants conflits depuis les négociations de la nouvelle convention canne.
Présentement, un conflit interne à Téréos entraîne le blocage de l’usine de Bois-Rouge et un ralentissement de la campagne sucrière. À ce propos, Jérôme Filippini informe : "l’État a mis en oeuvre une médiation avec l’entreprise et ses salariés. J’espère que cette médiation va aboutir."