Enjeu climatique, décisions européennes, les véhicules qui roulent au gazole sont de moins en moins disponibles sur le marché de l’occasion à La Réunion.
Acheter une voiture d’occasion avec un moteur diesel est devenu une mission délicate sur l’île, ces véhicules se font plus en plus rares."J’entends que ça se fait de moins en moins avec le temps et puis c’est vrai que je vois beaucoup de voitures électriques en ce moment" exprime une automobiliste.
Un autre confie avoir mis trois mois avant de trouver sa voiture diesel d’occasion, "environ trois mois, j’habite loin au tampon alors je préfère prendre le diesel parce que je consomme moins après, c’est vrai que ça pollue plus" ajoute-t-il.
Dans une concession de Sainte-Clotilde, les véhicules diesel représentent seulement 30% du parc automobile comme l’explique Irfan, responsable de la concession. Il constate une pénurie de diesel par rapport à la demande depuis quelques années. "On a la partie SUV qui est surtout en diesel comme on peut le constater et puis tout ce qui est petit prix reste quand même disponible en diesel" explique le responsable.
"Mais, c’est sûr que pour le client particulier, ça va être un peu plus compliqué parce que ces choix sont assez limités mais, pour nous c’est encore plus dur parce qu’il faut trouver le stock disponible aussi à La Réunion" ajoute Irfan.
Un manque sur le marché de l’occasion expliqué par des ventes en baisses sur le marché du neuf. Sur l’île, en 2023, 3 700 voitures diesel ont été immatriculées soit 1 000 de moins qu’en 2022.
"C’est une baisse qui est significative parce qu’il y a encore quelques années, 50% du marché à La Réunion était en motorisation à gazole" commente le président du SICR, syndicat de l’importation et du commerce à La Réunion, Philippe Alexandre Rebboah.
Des ventes en chute libre qui peuvent être expliquées notamment par différentes incitations à l’achat des véhicules électriques mais aussi au malus sur les voitures thermiques. "Ce sont des choix gouvernementaux, on a diabolisé le diesel avec les particules fines au profit des véhicules essence, hybrides et électriques" ajoute Philippe Alexandre Rebboah. En France, 91% des véhicules vendus sur le marché de l’occasion sont des motorisations thermiques.