Antenne Réunion vous offre une immersion à bord du navire de recherche pluridisciplinaire "Pourquoi Pas ?" pour comprendre comment fonctionne un bateau scientifique. C’est ce navire qui nous a permis d’avoir des images du volcan sous-marin de Mayotte.
Le navire Pourquoi Pas ? est arrivé aux quais de l’île de La Réunion samedi dernier.
A la fois navire et laboratoire de recherches, c’est à bord du Pourquoi Pas ? que 70 scientifiques sont allés tenter de percer les plus grands secrets du volcan sous-marin de Mayotte.
Emmanuel Rinnert, chef de mission GéoFLAMME et chercheur à l’Ifremer
A bord de ce navire pluridisciplinaire, chacun a ses missions bien définies.
Cécile Cathalot, chercheuse à l’IFREMER en géochimie, nous apporte des précisions quant à leurs tâches effectuées à bord du navire :
"Notre mission était très multidisciplinaire en lien à la fois avec la volcanologie ou la géochimie ou même la biologie marine. Sur cette mission, on avait le Victor 6000, qui est donc un robot télé-opéré de la flotte qui peut descendre jusqu’à 6 000 mètres et avec deux bras qui permettent de faire des prélevements sur le fond avec la remontée d’images en direct."
C’est grâce à ce robot sous-marin que les premières images du volcan sous-marin ont été dévoilées. Un morceau de roche volcanique y a même été prélevé.
Sur le navire, un container géochimie est dédié à l’analyse des gaz qui s’échappent du volcan.
Elle poursuit :
"On va pouvoir mesurer le méthane, le dioxyde de carbone, l’hydrogène et le H2S. On extrait des ampoules que l’on prélève dans la colonne d’eau, on injecte à l’intérieur du four et après on analyse."
"Le volcan de Mayotte, il a émis beaucoup d’hydrogène, beaucoup de CO2 et beaucoup de méthane."
Pour les scientifiques, la mission en mer s’achève. Le travail se poursuit sur le terre ferme. Le navire s’apprête à repartir vers Toulon, en France métropolitaine, pour décharger le matériel avant de se lancer dans de nouvelles recherches.
Le Pourquoi Pas ?, navire de recherche pluridisciplinaire en :
- Hydrographie hauturière et côtière avec mise en oeuvre de vedettes hydrographiques
- Exploration de la colonne d’eau et des courants
- Cartographie sous-marine grâce à ses sondeurs et caractérisation du sous-sol (sismique, gravimétrie, magnétisme)
- Etude multi-échelle des processus physiques, biologiques ou géologiques
- Reconnaissance de sites par des moyens acoustiques, le déploiement d’engins remorqués (SAR), téléopérés (Victor 6000) ou autonomes (Nautile), le positionnement près du fond par câble d’engins lourd (Penfeld)
- Prélèvements et analyses d’échantillons d’eau, de matières vivantes, de sédiments et de roches
- Déploiement du système d’assistance aux sous-marins en difficulté Newtsuit de la marine
Un peu d’histoire pour ce bateau scientifique.
Les Pourquoi Pas ? I, II, III et IV représentaient les quatre navires d’exploration polaire du commandant Charcot (un navigateur et océanographe français). Le dernier fit naufrage en 1936.
Jean-Baptiste Charcot était un passionné des bateaux et de l’exploration polaire. N’ayant aucun marin dans sa famille, il répondait toujours "Pourquoi pas ?" à ceux qui mettaient en doute sa volonté d’être marin. Ces bateaux d’exploration ont donc été nommés ainsi.
En 2005, Alstom Marine construit un navrire océanographique pour IFREMER et le SHOM auquel on donnera le nom de Pourquoi Pas ? pour rendre hommage aux précédents du commandant Charcot.