Bon nombre de Réunionnais et de Réunionnaises semblent ne pas accepter la polygamie car elle n’est pas autorisée sur le territoire national. Pour eux, c’est le respect des lois qui prime.
De l’interdiction du port du voile intégral, le débat a donc basculé sur la polygamie et l’abus de prestations sociales qui en découlerait. Quoi qu’il en soit, l’affaire fait couler beaucoup d’encre, à la Réunion également, une île où la communauté musulmane est largement représentée.
Les Réunionnais et les Réunionnaises ont leur mot à dire concernant cette polémique. A commencer par Linda et sa mère, respectivement 14 et 43 ans de mariage pour lesquelles la pratique de la polygamie est tout simplement impossible à imaginer.
Dans la plupart des cas de polygamie, c’est l’homme qui contracte plusieurs mariages. Mais les hommes autant que les femmes à la Réunion sont visiblement unanimes sur le problème de la polygamie.
" Pour moi, c’est une autre dimension ", précise un passant. " C’est une injustice car pourquoi l’homme aurait le droit d’avoir plusieurs femmes, et que la femme doit être soumise et accepter cette chose-là, moi personnellement je ne comprends pas du tout ça ", s’interroge une autre passante.
Apparemment, l’incompréhension doublée d’un sentiment d’injustice et d’un sentiment d’inégalité persistante entre les hommes et les femmes règnent sur le sol réunionnais, en tout cas pour la majorité des personnes interrogées ici et là dans le chef-lieu.
Certes la polygamie est autorisée par l’Islam, mais dans une société où la monogamie est la seule pratique légale, il est visiblement difficile pour les femmes de concevoir ce mode de vie. " Je ne suis pas pour que certaines religions acceptent la polygamie ", avoue une promeneuse du dimanche. " Quand on va en France, on s’adapte selon ce qu’on a sur place et on le respecte, on n’impose pas ", termine une autre.
En résumé, d’après les Réunionnais et les Réunionnaises, c’est le respect des lois qui prime. Qu’une cinquantaine de pays dans le monde accepte la polygamie est une chose. A la Réunion en tout cas, il semble qu’elle ne soit pas la bienvenue.