Antenne Réunion
Selon l’Observatoire Volcanologique du Piton de la Fournaise, aucune hypothèse n’est exclue quant à la suite de cette éruption ces prochains jours (arrêt, re-intensification de l’activité sur le même site, ouverture de nouvelles fissures, notamment plus en aval).
L’éruption débutée le 15 septembre à 04h25 heure locale se poursuit. L’intensité du trémor volcanique (indicateur de l’intensité éruptive en surface), après avoir nettement augmenté depuis le 3 octobre 22h heure locale (18h UTC), est en légère baisse depuis ce jour mais reste élevée.
Cette intensité élevée serait liée à la fermeture progressive de l’ensemble du système d’alimentation, allant du dike ("conduit d’alimentation" de l’éruption) au cône éruptif, favorisant un phénomène de "résonnance" plus important.
Des gaz pistons ("bouffées de gaz" ou "bouffées de trémor") au niveau du site éruptif sont toujours enregistrés par les sismomètres de l’OVPF. Ces gaz pistons marquent un changement de régime dans le dégazage de l’éruption, et sont généralement observés lorsque la quantité de gaz disponible s’épuise, et souvent synonyme d’une décroissance d’activité en surface.
- Aucun séisme volcano-tectonique n’a été enregistré au cours de la journée du 5 octobre, ni au cours de la journée actuelle.
- Une inflation (gonflement) de l’édifice, témoin de l’influence d’une source de pression à l’aplomb du volcan, est toujours perceptible. Cette inflation s’accompagne désormais d’une augmentation des concentrations de CO2 dans le sol dans le secteur du Gîte du volcan.
- Les débits en surface n’ont pas pu être estimés ce jour du fait de flux laviques trop faibles en surface.
- Les stations du réseau NOVAC de l’OVPF situées sur le pourtour de l’Enclos enregistrent toujours des flux de SO2. Même si leurs concentrations sont 5 fois plus faibles qu’en début d’éruption, ces flux confirment qu’il y a toujours du magma présent à basse pression.
- L’activité de surface restent toujours très limitée avec de très rares projections de lave à l’intérieur du cône et aucune résurgence majeure visible depuis le tunnel principal. Néanmoins l’activité se poursuit toujours en tunnels de lave, avec un dégazage particulièrement bien visible le long de leur cheminement de l’évent éruptif jusqu’au front de coulée. Aucune reconnaissance du front de coulée n’a pu être réalisée ces derniers jours mais d’après des prises de vue depuis le site éruptif et depuis Piton Bert, le front de coulée aurait progressé vers l’est de quelques centaines de mètres.
Depuis 4 jours, l’OVPF enregistre des signaux témoins de deux tendances qui se produisent à des niveaux différents :
1) au niveau de l’évent éruptif : enregistrements de "gaz piston" et d’une augmentation du trémor, témoin d’une fermeture progressive du dike ("conduit d’alimentation" reliant le réservoir superficiel au site éruptif) et du cône ;
2) au niveau du réservoir superficiel : mise en pression d’une source localisée sous les cratères sommitaux à 1-1,5 km de profondeur (détectée par l’inflation de l’édifice) témoin d’une réalimentation du réservoir superficiel par du magma plus profond (augmentation des concentration en CO2 dans le sol à l’extérieur de l’Enclos).
Compte tenu de ces deux observables, aucune hypothèse n’est exclue quant à la suite de cette éruption ces prochains jours (arrêt, re-intensification de l’activité sur le même site, ouverture de nouvelles fissures, notamment plus en aval).