Dans la nuit de lundi à mardi, l’Assemblée nationale a voté la réintroduction temporaire de ces insecticides.
Malgré le fait qu’ils soient "contre", les députés ont voté la disposition clé du projet de loi permettant la réintroduction temporaire des néonicotinoïdes.
Et ce, en l’absence d’autres alternatives.
"On est tous contre" ces insecticides, a convenu le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie.
Mais "aujourd’hui, il n’existe pas d’alternative" chimique ou agronomique suffisamment efficace, a-t-il assuré.
Jérôme Despay, secrétaire général de la FNSEA
En raison de la prolifération d’un puceron vert vecteur de la maladie qui affaiblit les plantes dans de nombreuses régions, les betteraves issues de semences non enrobées d’insecticide sont atteintes de "jaunisse".
La réintroduction de semences enrobées avec des néonicotinoïdes doit permettre de protéger les rendements sucriers.
Ce type de pesticide, réputé tueurs d’abeilles, a été interdit en 2018. Le gouvernement a dû rétropédaler, en s’appuyant sur le règlement européen sur les phytosanitaires permettant de déroger à l’interdiction, potentiellement jusqu’en 2023.
La baisse des rendements induite menace la pérennité de la filière sucrière française, qui emploie 46 000 personnes, dont une bonne partie dans des usines de transformation.
Or, pour le gouvernement, "tuer une filière française pour importer des sucres polonais, allemands ou belges", n’est pas une option.
A l’inverse, la gauche a présenté un front uni contre la mesure. Le patron du groupe LFI Jean-Luc Mélenchon a défendu en vain une motion de rejet préalable du projet de loi, jugeant qu’"une faute va se commettre" et promettant une action devant la Cour de justice de la République.
Selon lui, "la betterave française est malade du libre-échange" davantage que des pucerons.