Le rapport Sauvé sur la pédocriminalité dévoilait mardi que plus de 300 000 personnes ont été victimes d’agressions sexuelles au sein de l’église catholique. L’équipe de LINFO.re est partie à la rencontre de quelques parents et leurs avis sont plutôt partagés.
À la Réunion, entre 1968 et 2012, ce sont 7 prêtres qui ont été concernés dans 11 cas de pédophilie, a indiqué mardi Mgr Gilbert Aubry, évêque de la Réunion.
"Les Réunionnais ferment totalement les yeux. Ils sont trop dans la religion. On se laisse trop manipuler", regrette Karine Saminadapoulle, maman d’une adolescente de 11 ans. La Saint-Andréenne regrette un manque de recul de la population réunionnaise par rapport à la religion.
Pour cette maman, il est hors de question de confier sa fille à une quelconque église pour des cours de catéchisme par exemple. "Après tout ce qu’on entend, je n’ai plus confiance", explique-t-elle. D’ailleurs, elle n’a pas imposé de religion à sa fille depuis sa naissance. "Ça sera à elle de choisir", dit-elle.
"On a toujours une certaine crainte, c’est normal. Malheureusement, on ne connaît pas tout le monde. Mais je pense qu’il ne faut pas globaliser", lance pour sa part Christelle, une maman de trois enfants vivant à Sainte-Marie. Lorsqu’elle dépose son fils au catéchisme, elle le fait le cœur clair. "Les enfants ne sont pas laissés à eux-mêmes avec des adultes", croit-elle.
Elle pense néanmoins qu’une évaluation des personnes travaillant pour la paroisse pourrait être faite. "Au niveau du secret de la confession, ce n’est pas censé être dit, mais on doit pouvoir faire la part des chose. Lorsqu’autrui est mis en danger, je pense qu’il est préférable que l’information soit signalée au moins à l’interne pour que ça ne se reproduise pas", indique-t-elle.
D’autres parents préférant garder l’anonymat concèdent que les abus sexuels dans l’église catholique sont regrettables. "Mais ça ne m’empêche pas de confier mes enfants à l’église. Ce genre de choses peut se passer dans les familles, dans les écoles. Et on ne peut pas dire qu’on n’envoie pas nos enfants à l’école", souligne une maman rencontrée à Sainte-Marie.