D’après “Panorama de la pauvreté à la Réunion”, une étude menée notamment par l’INSEE publié ce vendredi, 36% de la population réunionnaise vivait encore sous le seuil de pauvreté monétaire en 2020. Un nouveau défi s’offre aux autorités compétentes pour lutter contre la pauvreté et permettre à chacun de vivre dignement.
Les informations communiquées par l’INSEE :
Pauvreté de la jeunesse, familles monoparentales, dépendance des prestations sociales... Voici un résumé du panorama réalisé par l’Insee :
La pauvreté monétaire touche 36% de la population à La Réunion en 2020.
Pour mesurer la pauvreté, l’approche la plus fréquente est l’approche monétaire, selon laquelle, être pauvre correspond au fait d’avoir un revenu très inférieur à celui dont dispose la plus grande partie de la population. La pauvreté monétaire est ainsi une mesure relative de la pauvreté. Un seuil à 60 % du niveau de vie médian est retenu au sein des pays de l’Union européenne.
En 2020, 36 % de la population réunionnaise vit sous le seuil de pauvreté monétaire. La Réunion fait ainsi partie des régions et des départements de France où la pauvreté est la plus répandue, derrière Mayotte et la Guyane.
Un ménage jeune sur deux et une famille monoparentale sur deux sont pauvres à La Réunion : comme ailleurs en France, ce sont les populations les plus touchées par la pauvreté. La pauvreté est plus présente dans l’intercommunalité de l’Est de l’île.
La population pauvre est fortement dépendante des prestations sociales, qui constituent 57 % de leurs revenus. Sans les effets de la redistribution, la pauvreté serait encore plus notable, de l’ordre de 50 %.
Six profils socio-démographiques de ménages pauvres
Six profils de ménages pauvres peuvent être identifiés selon leur situation vis-àvis de l’emploi, leur âge ou le fait qu’ils soient propriétaires ou locataires de leur logement. À La Réunion, près de 23 % des ménages pauvres sont des ménages retraités. Les ménages insérés sur le marché du travail, mais avec d’importantes charges familiales, rassemblent 11 % des ménages pauvres.
Quatre autres types de ménages regroupent des ménages plutôt éloignés de l’emploi et dont les ressources proviennent majoritairement de prestations sociales. Il s’agit d’une part de ménages jeunes de moins de 30 ans, principalement des jeunes mères de familles monoparentales (9 % des ménages pauvres), d’autre part de ménages de propriétaires plutôt âgés avec le niveau de vie le plus faible (18 %). Les deux derniers profils correspondent à des ménages locataires, soit dans le parc privé (20 %), soit dans le social, souvent en milieu urbain et composés surtout de familles monoparentales (19 %).
Des fragilités économiques et sociales renforcent l’exposition à la pauvreté dans les territoires
Les ménages peuvent être exposés à différentes fragilités économiques et sociales qui peuvent contribuer à renforcer la précarité des ménages pauvres. Ces fragilités potentielles sont étudiées ici à travers sept thèmes : l’insertion professionnelle, le niveau de formation initiale, le logement, les situations familiales, la mobilité, l’accès aux soins, l’accès aux services publics. Au regard du niveau national, les EPCI de La Réunion sont très fragiles en termes d’insertion professionnelle de leurs habitants et de situations familiales potentiellement vecteurs de précarité : ils font partie des 10 % des EPCI français les plus concernés. En revanche, les EPCI de l’île ne présentent pas de fragilité au regard de l’accès aux soins et de la problématique de la mobilité par rapport à l’ensemble des EPCI de France.