À l’occasion de la grande collecte de jouets et de vêtements organisée par l’Association de Coopération Humanitaire, Pauline Hoarau, marraine de l’évènement, était présente à La Réunion. L’équipe de LINFO.RE s’est entretenue avec la jeune femme qui est aujourd’hui un mannequin international. Entre les défilés, les shootings photo, les apparitions au cinéma et sa vie de maman, Pauline Hoarau revient sur son parcours peu commun.
Il y a dix ans, Pauline Hoarau, 27 ans, originaire de Saint-Denis, participe au concours Elite Model Look au cours duquel l’agence lui fait signer un contrat et bouleverse le cours de sa vie. " Je n’envisageais pas du tout d’être mannequin. Ce sont des amis qui m’ont poussé à participer. Je ne m’attendais pas à aller aussi loin ", explique-t-elle.
À peine entrée dans la vie d’adulte, Pauline Hoarau quitte son île pour un monde inconnu. " Ça n’a pas été si facile de m’adapter à ce milieu. Je n’avais jamais habité ailleurs qu’à La Réunion, je suis partie un mois en Australie avant d’aller vivre à New York pendant six ans. " Pauline Hoarau concède que le mannequinat est un milieu qui fait rêver, mais qui a tout de même son lot de difficultés : la solitude, les voyages réguliers.
Malgré les difficultés, sa carrière de mannequin a permis à Pauline Hoarau de faire de belles rencontres : " j’ai rencontré énormément de personnes et de cultures différentes. "
En dehors des paillettes, le monde du mannequinat est aussi considéré comme un milieu toxique. Depuis plusieurs années, nombreuses sont les mannequins qui mettent en lumière les zones d’ombres du milieu : l’anorexie, les jugements perpétuels sur le physique. " On est jugé sur son aspect physique et ça m’a beaucoup touché. Je me disais que je ne suis pas qu’un physique, je suis aussi une personne. Face à ces jugements, il faut être bien entouré et être fier de qui on est ", conseille Pauline Hoarau.
Parmi les moments forts de sa carrière, Pauline Hoarau a participé au défilé Victoria Secret en 2015, un incontournable dans la carrière des plus grands mannequins. " C’était une journée comme j’en ai très peu vécu. Tout s’enchaîne. C’était vraiment la folie intense, mais c’est incroyable à vivre. "
L’un des moments forts de la carrière de Pauline Hoarau n’a rien à voir avec le mannequinat. La jeune femme a eu un rôle secondaire dans le film de science-fiction Valérian et la Cité des mille planètes, réalisé par Luc Besson et sorti en salle en 2017. " J’ai atterri dans le monde du cinéma à la demande de Luc Besson qui a pris contact avec mon agence. Il recherchait des mannequins avec une silhouette prédéfinie. " Pauline Hoarau garde de bons souvenirs de ces semaines de tournage. La Réunionnaise continue de prendre des cours de comédie et à se présenter à des castings, en attendant que l’occasion idéale se présente.
Depuis peu, Pauline Hoarau a lancé sa marque d’accessoires et de sac et de pochettes : Tigoni. Pour le moment, elle propose les modèles sur son site internet. Ses produits consistent en des sacs à dos et des pochettes en lin, teints avec de la teinture végétale. " Je pense qu’à La Réunion aussi il y a pas mal de choses à explorer. C’est un projet qui me tient à cœur que j’ai construit avec mes valeurs qui sont le local, l’économie circulaire, faire du bien à l’environnement ", fait savoir la Dyonisienne.
Depuis 5 mois, Pauline Hoarau est la maman d’un petit garçon. Dans la vie de mannequin, la maternité est une étape qui vient ajouter des défis à une vie déjà mouvementée. Toutefois, cela n’inquiète pas la Réunionnaise. " C’est un peu compliqué pour l’organisation avec mon métier, surtout sur ces premiers mois. On voyage beaucoup. L’année prochaine se sera plus simple pour moi, même si ce sera toujours compliqué de le laisser, mais j’ai vraiment envie de continuer de travailler. Je pense que ça va être gérable. "
" Pour tous les jeunes Réunionnais qui aimeraient faire carrière dans le mannequinat, allez dans une agence, proposez vos photos, même sur les réseaux sociaux. Il faut croire en soi et savoir qu’on a de la valeur, malgré ce qu’on peut nous renvoyer. Ce n’est pas forcément contre soi. Il faut garder son capte et être bien entouré. "