Directeur régional des douanes de La Réunion, Patrice Vernet est l’invité du 19h d’Antenne Réunion.
Le bilan des douanes à la loupe, avec sur le plateau d’Antenne Réunion Patrice Vernet, directeur régional des douanes de La Réunion.
La saisie de drogue augmente à La Réunion : drogue dure, drogue de synthèse. Mais pour Patrice Vernet, La Réunion n’est pas en train de devenir une plaque tournante.
"Nous constatons une tendance à l’augmentation des saisies de stupéfiants par la douane, c’est un baromètre, mais ça ne veut pas dire que la consommation suit cette même tendance. On peut s’en inquiéter et essayer d’y répondre du mieux possible."
L’inquiétude porte sur les drogues chimiques, les douaniers doivent contrôler tout ce qui arrive : cachets d’Artane, ou autre, la “chimique”, etc.
"Nous sommes présents de manière assez intensive sur les vecteurs qui sont supposés acheminer de la drogue à La Réunion : le vecteur postal, le vecteur fret express. Il y a 1,5 million d’envois postaux par an et 300 000 envois fret express. Nous essayons d’être présents, on a nos techniques et méthodes pour essayer d’avoir des résultats. Les saisies de cocaïne et de drogue de synthèse augmentent régulièrement, c’est une tendance, mais ce n’est pas massif", poursuit le directeur régional des douanes de La Réunion.
"On ne contrôle pas de la manière dans un centre douanier postal que pour un conteneur. C’est l’expérience du douanier, certains diront le flair, qui font la différence. Nous voyons passer 320 000 conteneurs sur le port, nous en contrôlons moins d’un millier. Des critères nous font contrôler un conteneur plutôt qu’un autre. Pas forcément pour les stupéfiants, mais aussi pour des contrefaçons."
Au port de plaisance de Sainte-Rose, une importante quantité de drogue a été saisie.
"En novembre 2016, la douane a saisi 42 kilos d’héroïne. Cette saisie inédite ne va pas être renouvelée tous les mois. Tous les navires de plaisance, en particulier ceux qui viennent de Maurice ont été contrôlés à pratiquement 100 %. Car nous avions avec Maurice une épizootie de fièvre aphteuse qui nous a amené, avec tous les services de la Daaf, à contrôler tous les navires de plaisance", explique Patrice Vernet.
Les échanges commerciaux ne sont pas la seule raison qui explique la hausse des contrefaçons.
"Nous étions sur une fourchette entre 100 000 et 150 000 saisies de contrefaçons, le chiffre a doublé l’an dernier. C’est l’effet de l’augmentation du transbordement de conteneurs qui a amené des trafics ou des flux jusqu’à présent inconnus. Comme nous sommes de nature curieuse, nous avons pu constater des saisies importantes."
9,3 millions d’euros de droits et taxes redressés, suite à des contrôles et enquêtes (+ 80 % par rapport à 2017) et 21 constatations.
“Nous utilisons de plus en plus de technique de data mining, qui consiste à croiser des données. Nous avons recouvré plus d’un milliard d’euros de droits et taxes. Ces taxes alimentent en grande partie le budget des collectivités territoriales.”
"A l’occasion du contrôle d’un conteneur qui contenait des déchets, notre attention a été attirée par des articles en tous genre. Nous avons saisi le procureur de la République qui a mandaté un service de police, pour continuer l’enquête. Il y a toujours des enquêtes en cours et nous travaillons avec les services de police et de gendarmerie."