Patrice Selly, a adressé un courrier au Premier ministre. Dans celui-ci le maire de Saint-Benoît interpelle le chef du gouvernement sur la montée de la violence et de l’insécurité à La Réunion. Il qualifie la situation de "véritable bombe à retardement". Patrice Selly propose notamment de revoir la modalité d’accueil des mineurs mahorais sur l’île.
Patrice Selly décrit une insécurité devenue une réalité tangible, affectant l’ensemble des communes de l’île et plus récemment, celles de Saint-Benoît et Saint-André. "Les opérations de prévention et de médiation menées par les pouvoirs publics ont montré leurs limites. Il est désormais impératif de passer à des mesures plus coercitives pour enrayer cette spirale de violences", déclare Patrice Selly.
Le maire pointe en particulier le rôle de certains mineurs isolés, issus de la communauté mahoraise, dans les actes de délinquance. Il estime que cette situation est en partie liée à une concentration des populations de la communauté mahoraise dans les logements sociaux, ayant conduit une ghettoïsation de certains quartiers de Saint-Benoît et Saint-André. "La Réunion est aujourd’hui confrontée à une délinquance communautaire qui attise l’exaspération des Réunionnais et qui met en péril notre vivre-ensemble."
Pour répondre à ces phénomènes de délinquance, Patrice Selly propose une série de mesures :
- Revoir les modalités d’accueil des mineurs mahorais à La Réunion en modifiant les dispositions du code de l’Action sociale afin que l’autorité parentale de ces mineurs soit reconnue par une décision judiciaire, comme c’est déjà le cas à Mayotte.
- Renforcer les sanctions à l’encontre des familles défaillantes en envisageant la suspension des prestations sociales pour les familles ne remplissant pas leurs obligations parentales, sur décision administrative ou judiciaire.
- Autoriser les bailleurs sociaux à expulser les familles régulièrement impliquées dans des troubles à l’ordre public.
Outre les violences urbaines, Patrice Selly pointe également l’impact du narco-trafic, avec la circulation croissante de drogues dures et de synthèse sur l’île. Le maire insiste sur la nécessité de renforcer le contrôle à l’entrée du territoire, notamment par l’installation d’une antenne de la Police aux frontières au Grand Port Maritime de La Réunion, une demande déjà portée par les syndicats de police.
"Le renforcement des effectifs des forces de l’ordre, en particulier pour les interventions de nuit, est une réponse indispensable pour faire face aux phénomènes de violence dans nos communes", ajoute le maire de Saint-Benoît.
Enfin, Patrice Selly appelle à une politique volontariste et à des "mesures chocs" pour répondre à l’exaspération et à la colère des Réunionnais. "La survie de notre cohésion sociale et de notre vivre-ensemble dépend de la capacité du gouvernement à entendre ce cri d’alerte", déclare-t-il, en appelant le Premier ministre à agir rapidement et fermement.