Le laboratoire Servier et l’Agence nationale de sécurité du médicament sont dans le box des accusés dans le cadre du procès du Médiator. Une affaire lancée depuis La Réunion.
Ouverture ce lundi à Paris du procès du Médiator. C’est une affaire hors norme qui compte environ 5000 victimes et 25 accusés. 376 avocats sont mobilisés.
L’affaire a été lancée depuis La Réunion qui compte de nombreuses victimes. Elles seront représentées par Maître Alain Antoine.
Le médicament anti-diabétique est accusé d’être à l’origine de graves lésions cardiaques. Près de 4 000 parties civiles sont attendues, parmi lesquelles des Réunionnais.
Maître Antoine, avocat des victimes du Médiator
Maître Alain Antoine s’exprime avant le début du procès : "C’est l’aboutissement de plusieurs procédures et beaucoup d’énergie déployée pour atteindre l’objectif qu’on s’est fixé, c’est la condamnation des acteurs de ce scandale sanitaire et l’indemnisation des victimes à hauteur du préjudice subi. La plainte vient de La Réunion. L’Agence du médicament a été mise en examen et renvoyée devant le tribunal correctionnel. Je veux comprednre comment dans les plus hauts niveaux de l’Etat, on a pu laisser passer ce scandale. Comment des hautes instances ont pu autoriser la mise sur le marché qu’elle savait être un poison. Je veux comprendre."
Une malade qui s’est vue prescrire le Médiator raconte son quotidien.
"Mon histoire est que j’avais pris beaucoup de poids après une fécondation in vitro. Alors je suis partie voir un médecin qui m’a prescrit du Médiator pour perdre du poids."
"J’ai perdu du poids, c’est vrai. Mais après, j’ai eu des problèmes cardiaques. Il a fallu m’opérer en urgence en 2008 et me mettre une valve aortique."
"Depuis, je suis sous anticoagulant avec tous les problèmes que cela comporte. Je suis diminuée à plusieurs niveaux. Je ne peux plus faire ce que je faisais avant. Je suis continuellement en train d’avaler des médicaments. Cela commence à peser. Mais on ne peut pas faire autrement. Il faut l’accepter, il n’y a que comme ça qu’on peut avancer. Il y a un sentiment de tromperie, c’est ça le plus terrible. Qu’on ne me dise pas que personne n’était au courant !"
"Je suis pressée que la condamnation soit prononcée. Après, on verra. On ne fait pas ça pour l’argent. La santé, il n’y a aucune somme qui peut vraiment changer les choses. Il faut croire en la Justice et j’y crois encore."