L’Élysée a annoncé mardi la mort de Gilberto Rodriguez Leal, otage français de 62 ans détenu depuis novembre 2012 au Mali. Francis Collomp, ancien otage qui a réussi à s’évader, livre son sentiment.
Les prises d’otages trouvent rarement des issues heureuses. Quatre journalistes français, enlevés en Syrie en juin dernier, ont été relâchés dans la nuit de vendredi à samedi. Une libération endeuillée mardi par l’annonce de la mort de Gilberto Rodriguez Leal. L’Elysée a communiqué sur le décès de l’homme de 62 ans, retenu par des hommes armés au Mali, depuis le 20 novembre 2012.
Si la mort de l’otage n’a pas été confirmée, faut de preuves concrètes, l’émotion n’en est pas moins palpable en France. A La Réunion, l’ex-otage Francis Collomp, s’est livré dans un entretien accordé à Antenne Réunion, sur cette tragédie. L’ingénieur installé à La Réunion, a réussi l’exploit de s’extirper des griffes de Bako Haram, en novembre dernier, après 330 jours de captivité au Nigeria.
C’est avec émotion qu’il s’est exprimé sur le décès annoncé de l’otage français. Selon l’ingénieur, Gilberto Rodriguez Leal "était déjà décédé depuis longtemps". Pendant son calvaire, Francis Collomp avait réussi à parler avec ses geôliers. Il évoque notamment le traitement médical auquel était soumis Roberto Rodriguez Leal. Un traitement qui aurait pu inciter ses bourreaux à l’évincer.
Francis Collomp reste par ailleurs lucide. Il reconnaît avoir eu beaucoup de chance dans son évasion. "Ces gens-là ne font pas de cadeau", confie-t-il. Il revient également sur les raisons qui poussent les groupes armés à prendre en otage des ressortissants étrangers. Pour l’ex-otage, la transmission de l’information est primordiale dans ce genre d’affaires. "Je donne raison à Irène Rodriguez qui s’est battu bec et ongles pour que son frère soit beaucoup plus médiatisé", explique-t-il.
Officiellement, il ne reste qu’un otage français retenu au Mali, Serge Lazarevic. Selon Francis Collomp, l’otage a encore une infime chance de s’en sortir. "S’il est encore en vie et si les transactions ne se passent pas bien ou prennent trop de temps, pour faire voir qu’ils sont là, ils risquent de le tuer", craint-il.