Jean-Hugues Ratenon alerte le préfet de La Réunion Jacques Billant sur les passagers qui se voient, à la dernière minute, refuser l’accès à l’avion "alors qu’ils disposent de tous les documents nécessaires au voyage". Une situation qui semble se multiplier pour beaucoup de passagers, en provenance et au départ de l’île.
"Monsieur le Préfet,
Je vous alerte sur des faits incompréhensibles qui se produisent depuis quelques jours à l’aéroport Charles de Gaulle à Paris, mais aussi à l’aéroport Roland Garros.
Des personnes me rapportent qu’elles sont refusées à la dernière minute à l’embarquement dans un avion à destination de la Réunion ou de la métropole alors qu’elles disposent de tous les documents nécessaires au voyage.
Cela a été encore le cas hier soir pour un étudiant Réunionnais qui se trouvait à Toulon. Il a pris un vol jusqu’à Paris avant de prendre celui reliant la Réunion prévu à 22h. Ce jeune homme confiné depuis le début de la crise sanitaire souhaite revenir à la Réunion retrouver ses parents domiciliés aux Avirons.
Or, billet en poche, il enregistre ses bagages et c’est au moment de passer aux contrôles de sécurité qu’il s’est vu refuser l’embarquement. D’autres personnes se sont retrouvées dans le même cas que lui et se sont retrouvées abandonnées, avec peu d’argent, devant récupérer leurs bagages, prévoir un hébergement…etc.
C’est loin d’être un cas isolé, puisque je reçois des messages également par mails ou des appels téléphoniques. Cette façon de faire est également la même dans le sens Réunion/Métropole.
Si je peux comprendre les mesures de sécurité sanitaire pour protéger les voyageurs et la population, je trouve le procédé irrespectueux. On n’empêche pas les gens de voyager comme cela à la dernière minute sans solution de rechange.
Ces personnes avaient déjà programmées leur séjour avec pour certains réservation de location de voiture, hôtels, gites… et se retrouvent à 22h, heure métropole, minuit heure de La Réunion empêchés de prendre leur vol, sans motif, sans aide et sans aucune explication !!
En ce qui concerne l’étudiant, il a été dans l’obligation de se débrouiller en pleine nuit pour repartir sur Toulon.
Monsieur le Préfet, quelles explications pouvez vous m’apporter sur ces faits ?
Y a-t-il un tri de dernière minute et pourquoi ?
Ces ordres émanent-ils de vous ou des services de l’aéroport ? Est-ce que les voyages de ces personnes ont été reprogrammés ? Pouvez-vous intervenir auprès des compagnies aériennes pour faire cesser ce procédé ?
Dans cette attente, je vous prie de croire Monsieur le Préfet en ma considération républicaine.
Jean-Hugues Ratenon, député de La Réunion"