Le 7 avril dernier, une vidéo a capturé une scène de violence au lycée Paul Moreau : un enseignant dérape et gifle un élève qui s’approchait de lui pour récupérer son téléphone confisqué. Le rectorat a ouvert une procédure disciplinaire tandis que l’enseignant lui, exerce toujours. Une aberration pour la fédération des conseils de parents d’élèves.
Les images (sous anonymat) de l’enseignant qui gifle son élève en classe, ont été diffusées ce jour par Linfo.re. Le syndicat enseignant SAIPER réagit et accuse des conditions de travail difficiles.
"On condamne ce geste. Ca me fait mal au coeur en tant qu’enseignant. On le condamne et on signale depuis des années la dégradation du milieu scolaire et des violences scolaires qui sont grandissantes. On demande à l’administration d’intervenir, on demande des assises depuis 10 ans, on a toujours pas eu d’écho favorable de la part de notre administration. On attend l’administration réagisse et on demande des moyens humains", explique Cédric Lenfant pour le syndicat enseignant SAIPER.
Selon lui, "ça arrive" et il faudrait prendre en compte les excuses de l’enseignant : "On a pas tous les tenants et les aboutissants par rapport à cette vidéo, il faudrait faire une enquête pour expliquer les raisons qui a fait que cet agent à faire ce geste débordé. Les contractuels sont moins bien formés, moins bien accompagnés. On peut mieux appréhender les violences si les gens sont mieux formés et si els établissements sont de meilleure qualité. Aujourd’hui il y a une grande souffrance de la part des enseignants mais aussi des usagers et des enfants. Cet enseignant s’est excusé, ça arrive".
De son côté, Daniel Amouny pour la fédération des conseils de parents d’élèves (FSPE) accuse un favoritisme vis-à-vis des enseignants dans le cadre des violences au sein de l’éducation :
"On constate déjà qu’il y a deux poids de mesure. Lorsqu’un enfant agresse un enseignant, ce qui n’est pas non plus tolérable, il est immédiatement mis à peid et il est exclu de l’école pendant 10 jours avant même de passer en conseil de disciplinie. Là à l’inverse, on constate que l’enseignant enseigne toujours. Lorsqu’il s’agit d’un enfant, on ne fait pas de médiation tandis que là on parle de regret. On est extrêmement choqués par ce qui s’est passé et on le dénonce fortement mais on attend aussi qu’il y ait une exemplarité de la part du rectorat dans le traitement de cette affaire. Et surtout, un traitement équitable et égal : il n’y a pas deux poids de mesure", dénonce de son côté Daniel Amouny pour la fédération des conseils de parents d’élèves (FSPE).
Il va plus loin : "On ne peut pas accepter que dans l’état actuel, un enseignant puisse continuer à être en présence d’enfants. L’enseignant doit être immédiatement suspendu. Un enseignant et un professionnel se doit de garder la maîtrise de ses actes. Si ça avait été un élève, il serait déjà suspendu et exclu de l’établissement", affirme le représentant de la FSPE.