Troisième jour de blocage pour les transporteurs devant la Région. Qu’ils soient nouveaux dans la profession ou plus expérimentés, tous mènent le même combat. Les travailleurs le disent : ils ont investis dans des camions spécifiques pour le chantier de la Nouvelle route du littoral. Il se demandent aujourd’hui comment rembourser leurs prêts.
Dans la famille Checkimanin, on est transporteur de père en fils. C’est donc tout naturellement que Sébastien Checkimanin, gérant de transports, prend le relais. Pour la première fois, il se lance dans un grand chantier, celui de la Nouvelle route du littoral (NRL). Mais il faut s’équiper : un investissement de 400 000 euros pour deux camions.
"Nous investissons dans des camions aux normes Euro VI, à savoir que l’on ne roule pas que sur du bitume, on roule en carrière. Nous changeons les pneus en moyenne tous les deux-trois mois, sachant qu’un pneu de camion coûte entre 700 et 800 euros. On ne tient plus, avec la crise Covid, là si ça ne démarre pas, on ne sait pas ce qu’on va faire de tout ça."
Le chantier à l’arrêt, difficile pour le gérant de rembourser son investissement. Il doit se serrer la ceinture pour éviter de se retrouver les banques à dos.
Pour Hubert Poinapin, président de la SRTT, le constat est le même. Malgré ses 30 ans d’expérience, c’est la première fois qu’il se retrouve avec autant de crédit à rembourser. "Beaucoup d’entre nous ont investi et se sont endettés car ils avaient des camions vieillissants et pas adaptés à ce chantier."
Inquiétude, colère, jeunes ou expérimentés, les transporteurs ne demandent qu’une chose aujourd’hui, la reprise du chantier avec un objectif en tête : enfin rembourser les traites.