Des roches mauriciennes pour la Nouvelle Route du Littoral, c’est un scénario envisagé par deux entrepreneurs, l’un Réunionnais, l’autre Mauricien. L’idée, importer chaque mois 8 barges de 12 500 tonnes de cailloux depuis l’île sœur, soit un tiers des galets nécessaires pour boucler la digue. L’information fait la Une du Quotidien ce jeudi matin.
La Nouvelle route du Littoral continue de faire parler d’elle. Alors que la première partie Viaduc de près de 5,4 kilomètres est achevée, la construction de la partie digue tourne au ralenti avec la suspension des projet de carrières. Pour Dany Payet, entrepreneur réunionnais, une alternative serait l’importation de roches mauriciennes.
"Nous sommes partis sur un volume de 3,5 millions de tonnes que Maurice est prête à mettre à notre disposition pour assurer cette transition, dans l’attente d’ouverture de carrières ou qu’il y ait un complément sur l’approvisionnement global qui est prévu de 9,3 millions de tonnes sur le marché local, dans le cadre du protocole andain. »
Un échantillon de 12 tonnes est importé de l’île sœur. Soumis à des tests en laboratoire en vue de la réalisation d’essais techniques. "Avec ce projet on enlève les roches des petits planteurs. Dans ce que l’on va dépierrer, on a estimé à 30 % qui vont être validés en terme de qualité de roche pour ce projet de la NRL", explique Michael Athew, entrepreneur mauricien.
Un projet que certains transporteurs voient d’un bon œil, comme Joël Payet. "Ça fait à peu près trois mois que nous sommes en souffrance, tout d’un coup le projet tourne au ralenti. De 18 jours de travail par mois on est passés à 5 ou 6 jours, ça ne peut pas durer."
En revanche, quatre des cinq groupements de transporteurs travaillant sur la NRL s’opposent à l’importation des galets. Ils se disent prêts à engager des actions en cas de poursuite du projet.
"Nous avons des terrassiers qui ont investi pour la NRL pour faire le prélèvement des andains, il y a les transporteurs... Tout se joue autour de notre propre économie réunionnaise et on ne comprend pas pourquoi on prend l’argent de La Réunion pour emmener à Maurice alors que nous avons ici tout ce qu’il faut pour terminer la NRL", lance Jean-Gaël Rivière, président de la Fédération nationale des transporteurs de La Réunion.
Jean-Bernard Caroupaye, vice-président de la Fédération nationale des transporteurs de La Réunion de poursuivre : "Nous ne sommes pas d’accord, si la ministre est là, il faut qu’elle nous écoute pour donner les autorisations pour poursuivre à prélever les andains."
De son côté, la Région assure qu’il ne lui appartient pas de prendre position quant à l’origine de l’approvisionnement en roches. La responsabilité incomberait au groupement en charge de la réalisation de la digue.