La composition du nouveau gouvernement a été annoncée samedi soir. Les nouveaux ministres auront fort à faire pour convaincre de leur solidité. Le budget est l’un des dossiers brûlants qui les attendent. Une menace d’austérité plane au-dessus des outre-mer, une baisse de 200 000 millions d’euros est évoquée.
Dans le camp des Républicains, la nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre inspire confiance. "Nous avons toutes confiance dans notre famille politique, de veiller à ce que l’intérêt supérieur de la nation demeure notre priorité absolue. C’est ce message d’espoir que je perçois dans la nomination de figures éminentes de notre famille politique à des postes clés", indique Michel Fontaine, président de la fédération Les Républicains de La Réunion.
Cette nomination de Michel Barnier pourrait faire mal aux Outre-mer. Le Premier ministre souhaite diminuer le budget de 200 000 millions d’euros, soit une baisse de 9,2%. Cette réduction budgétaire vient s’ajouter à celle de février 2024, les outre-mer avaient déjà dû faire face à une croix sur 78,8 millions d’euros.
La situation économique des Outre-mer est fragile, les indicateurs ne trompent pas. Le taux de chômage parle de lui-même, il est presque de 17% à La Réunion contre 7,3% sur l’ensemble du territoire Français. Autre chiffre, sur l’île, 36% de la population vit sous le seuil de pauvreté, contre 14% dans l’Hexagone. Perdre 200 000 millions d’euros dans le budget inquiète de nombreux élus locaux.
"La situation est suffisamment dégradée ! Les défaillances d’entreprises à La Réunion entre 2022 et 2023 ont augmenté de 50%", réagit Philippe Naillet, député de la 1re circonscription.
"Nous n’allons pas soutenir l’austérité, nous allons soutenir les projets innovants. Ce n’est pas en censurant systématiquement un gouvernement que nous allons faire avancer les choses. Nous avons perdu suffisamment de temps, nous devons nous mettre au travail", réagit Joseph Rivière, député de la 3e circonscription.
Le budget des outre-mer ne représente que 0,4% du budget total de l’État. Une part minime qui renforce l’incompréhension des Réunionnais, qui n’ont pas voté pour les Républicains aux élections législatives ni pour Emmanuel Macron à la présidentielle.