Edouard Philippe présentera ce mardi son plan de déconfinement pour la France. La présentation sera suivie d’un vote des députés. Nathalie Bassire, députée réunionnaise nous a fait part de son analyse.
"On vote un plan sans pouvoir l’amender et sans pouvoir apporter notre contribution. J’ai été très surprise et je ne suis pas d’accord bien sûr, comme beaucoup de députés. (...) Même dans la majorité, on ne peut pas être d’accord, on a , dans un contexte de territoire, des mesures à défendre, à apporter pour que cette sortie du confinement se passe le mieux possible. La grande question de demain c’est comment trouver le bon équilibre entre une reprise d’activité économique et la sécurité sanitaire de tous et tout cela dans un maximum de clarté. Nous avons été très nombreux à penser que ça reste très flou, que les mesures disaient tout et son contraire.
Nous avons en tant que groupe d’opposition, travaillé sur un certain nombre de propositions et c’est ce que nous aurions aimé pouvoir défendre demain et les porter au plus haut, parce que quand nous travaillons, c’est vraiment avec tous les acteurs économiques. Il faut absolument que le gouvernement tienne compte de tous les secteurs économiques, l’ensemble de leurs propositions également."
"Le personnel soignant a été en première ligne, a des besoins, a des attentes, a des propositions également à formuler. On peut comprendre la crainte des parents, des enseignants, des personnels qui travaillent auprès des enseignants, on a besoin de les entendre, de voir leurs difficultés, de les analyser, pour proposer des mesures barrières conformes.
Le port du masque c’est essentiel, dans les commerces, dans les transports, dans les établissements publics. Si on veut réussir la sortie du confinement, le port du masque doit être rendu obligatoire, j’en suis persuadée, avec la possibilité de se laver les mains."
"Je comprend la crainte des parents, il faut voir dans quelles conditions, comment sont les classes, si elles sont assez grandes pour accueillir les élèves, la moitié de la classe, à mon avis c’est beaucoup trop. Je crois qu’il nous faut travailler pour cette rentrée avec les maires et les directeurs d’école qui connaissent leurs écoles et savent comment l’adapter. S’il n’est pas possible que les enfants mangent à la cantine parce qu’il y a un risque, il faut qu’on puisse adapter des repas froids, que les élèves ne soient pas en contact les uns avec les autres. Il s’agit de pouvoir continuer d’appliquer les mesures barrières par l’ensemble des personnes qui sont en sortie de confinement."
"Vu le nombre de cas à La Réunion, et une épidémie qui évolue mais qui reste tout de même raisonnable, je crois que l’on peut envisager, avec des citoyens responsables, des mesures sanitaires, le port du masque, on ne pourra pas avoir le mode de vie qu’avant le confinement, il faudra que l’on s’adapte."
"Ça va être là, le gros point d’interrogation, notre point faible si on ne réussi pas. L’entrée de ce virus à La Réunion s’est faite par l’aéroport. Demain, pour ceux qui vont revenir, et je crois qu’il y a un certain nombre d’étudiants qui doivent revenir car les écoles et les universités sont fermés, les stages ne peuvent pas forcément se faire à l’étranger. Il faut qu’ils soient isolés dans des centres d’hébergement à la sortie de l’aéroport. Pour l’instant à ceux qui doivent rentrer, on ne peut pas tous les faire rentrer en même temps. Il nous faut avoir la possibilité de maintenir nos passagers en confinement, donc ça va se faire en relation avec ce nombre de places en hébergement qu’on aura. On est dans une situation exceptionnelle. On attend le plan du Premier ministre."