Pas vraiment de surprise, mais un constat confirmé par une analyse de l’organisme gouvernemental France Stratégie. Les ultramarins ont moins de chance d’obtenir un diplôme d’études supérieures, moins de chances d’accéder à un emploi, moins de chance d’occuper un poste de cadre.
Les jeunes réunionnais et antillais ont moins de chance d’obtenir un diplôme supérieur. 25 % de chance de moins que les autres régions de France. Plus difficile aussi pour les ultra marins d’obtenir un travail soit -12 % par rapport aux hexagonaux.
Des chiffres décourageants pour les étudiants. Pour mieux réussir il faudrait sauter la mer.
L’étude de France stratégie montre que les réunionnais sédentaires sont jusqu’à 40 % moins nombreux à accéder à un emploi. En plus de l’écart d’opportunité professionnelle pour le même niveau d’étude. Les personnes qui restent à la réunion souffre d’un manque de diplôme. A l’inverse, 39 % des Réunionnais dans l’hexagone sont diplômés presque autant que les métropolitains (41.3%)
Autre problème pour ces diplômés : difficile pour eux de revenir travailler à la réunion en raison d’un niveau d’étude trop élevé pour la demande locale.
"Ca fait peut-être 30 - 40 ans , on est surtout sur le même modèle et on voit que ça fonctionne pas. Tous les Réunionnais qui s’en vont chaque année et qui ne reviennent pas parce qu’ils ne peuvent pas revenir. Pas de travail à hauteur de leur diplôme leur connaissance et compétence ", estime Mathieu Chambon, Président de l’Union des étudiants en Hexagone.
Et quand on est diplômé et que l’on souhaite accéder à un poste là encore ça coince.
35 à 45 % de chance en moins d’accéder à un statu de cadre . A la réunion, on en compte 8 % soit 15 000 personnes. L’association pour l’emploi des cadres tente de valoriser les Réunionnais à ces postes.
"8% c’est peu et parmi ces 8% il n’y a que 40 % qui sont natifs du territoire. La marge de progression est quand même très importante à La Réunion" , explique Indira Camalon, responsable du Centre APEC Réunion et Mayotte
Pour pallier l’accès à l’embauche, France travail développe une nouvelle méthode de recrutement notamment un système de Mentora entre les professionnels et ceux en recherche d’emploi.
"Quand les jeunes s’inscrivent à la première année, il y a 73 % de jeunes diplômés qui ont bac +3, bac+4, bac + 5 et autres qui sont aux chomage. Au bout d’un an on tombe à 16%. Faut montrer quand même qu’il y a des pistes de recrutement", ajoute le conseillé référent jeunes diplômés - France Travail Sainte-Clotilde, David Théret.
Aujourd’hui, jusqu’à 60 % d’ultra-marins travaillent dans la fonction publique.
L’une des explications serait l’accès sur concours qui limite les discriminations à l’embauche.