Ce mercredi 20 novembre marque la journée internationale des droits de l’enfant. Une journée de sensibilisation est organisée au Jardin de l’État par le Département. Des ateliers sont proposés aux scolaires et au grand public. L’occasion d’évoquer les violences intrafamiliales, véritable fléau à La Réunion.
Roseline et ses enfants, originaires du Tampon, ont été victimes des violences du père de famille. Le jeune Myron âgé de 9 ans est celui qui a été le plus touché par ces violences. "Papa m’a brûlé", témoigne l’enfant.
"Papa a tapé Myron, il l’a brûlé avec des allumettes, il l’a frappé avec des savates. Presque tous les jours, il était puni dans sa chambre. Moi aussi il m’a frappé, j’étais énervée", rajoute sa sœur Melya.
Ces violences étaient fréquentes. Roseline, la maman des enfants, s’est rendue une vingtaine de fois à la gendarmerie du Tampon. "Un soir, il y a eu une dispute de trop. Il nous filmait tout le temps, il a pris une photo de ma fille dans une position qu’il n’aurait pas due. J’ai dit stop et j’ai appelé la gendarmerie. Ils sont venus et m’ont dit de quitter le domicile parce qu’il y a trop de féminicides à La Réunion. On se sent, démunie, il n’y a pas de mots", raconte Roseline.
L’association Écoute Moi, Protège Moi, Aide Moi lance le gayaromètre, une échelle des violences pour aider les enfants à les identifier. "Le petit va savoir verbaliser et identifier ses émotions. L’enfant va aussi identifier des situations dans lesquelles il est mal à l’aise et il va savoir le dire. Cet outil va permettre de libérer la parole de l’enfant".
Cette année, le nombre d’enfants placés en famille d’accueil a augmenté de 10% à La Réunion. "Au total il y a 2100 enfants placés dans les services sociaux du Département", explique Cyrille Melchior, président du Département.
Pour l’association il faut investir dans la prévention plutôt que dans la répression pour faire baisser ces violences.