Ayant grandi à Saint-Gilles, Julien est passionné par la musique. Troquant ses études de droit contre une école de musique, il joue aujourd’hui dans son propre groupe en France métropolitaine et vit de sa passion. Julien vous partage son quotidien sur LINFO.re dans la rubrique #MOUNDOUVOU.
Originaire de La Réunion, Julien est un passionné de musique. Voulant en faire son métier, il s’envole pour l’Hexagone en 2011. Aujourd’hui, il est musicien professionnel et a créé son propre groupe de musique.
C’est lors de l’année du bac 2011 que tout commence à se dessiner pour Julien, comme il l’explique : "Tout a commencé l’année du bac. À quelques mois de l’examen, j’annonce à mes parents que je ne suis pas très emballé à l’idée de faire des études de droit, mon truc à moi c’est la musique. Évidemment l’accueil est plutôt mitigé, et ils me font bien comprendre qu’une telle décision ne s’improvise pas : il faut trouver une école de musique diplômante, un appartement, des financements, et que je ne partirai pas en métropole pour le simple amour de la musique. C’était en 2011, bien avant l’ouverture de l’EMA Réunion (école de musique actuelle). Une semaine après je revenais les voir avec un plan bien rodé : j’avais trouvé une école, un appartement et une aide de la région Réunion pour financer mon cursus, l’aventure allait pouvoir démarrer", indique-t-il.
Il continue : "J’étudie 5 ans au JAM (Jazz Action Montpellier) et 4 ans au Conservatoire de Jazz de Montpellier. Je découvre le jazz, je prends des cours de chant, de guitare et de théorie musicale. Parallèlement j’intègre mes premiers groupes. L’un d’entre eux aura un impact durable sur moi, le groupe Maloya Jazz Xperianz emmené par Emeline Potonié, retourné vivre à la Réunion depuis. Entre compositions originales et grands classiques du maloya tels que Alain Péters, Danyel Waro, Zanmari Baré, je me reconnecte avec la musique de mon île", explique-t-il.
Après le départ d’Emeline Potonié, Julien décide de créer son groupe, DALONAZ : "J’y écris mes premiers textes en créole, mes premières compositions, premiers arrangements, lance -t-il, je trouve enfin ma place dans le vaste monde de la musique, je me sens épanoui et heureux. Chaque concert avec le groupe est unique, le partage avec le public nous remplit de joie. Le Maloya a été une révélation pour moi, une reconnexion nécessaire. Tout ce pourquoi je fais de la musique y est réuni. La transe du roulèr, du kayamb, les voix puissantes", s’exprime-t-il.
Étant depuis deux ans musicien professionnel (intermittent du spectacle), Julien vit de sa musique : "J’ai enregistré avec DALONAZ mon tout premier CD de 5 titres qui devrait sortir début d’année 2023. Je suis également prof de guitare dans une petite école de musique près de Montpellier. Je fais également beaucoup de concerts, l’été étant la période où je suis le plus sollicité. Ce qui m’a poussé à faire de la musique sur scène je crois que c’était mon tout premier concert dans mon lycée (Louis Payen à st Paul). Ma première expérience avec la scène. Monter sur scène est une chose magique, c’est un monde à part, rempli d’énergies, de partage et d’émotions. Une fois que j’y ai goûté, je n’ai plus jamais décroché. À côté de mon activité, je fais aussi du skateboard, une passion d’adolescent, je vais à des concerts, je compose de la musique et j’écris des textes", indique-t-il.
Ayant de nombreux projets à venir, Julien explique : "J’aimerai organiser une petite tournée à la Réunion avec DALONAZ à l’occasion de la sortie de notrepremier EP (qui n’a pas encore de nom). Peut être pour le début de l’année prochaine (2023). Le projet étant en totale autoproduction je cherche à m’entourer de professionnels du secteur (label,tourneur, producteur…) ti pa ti pa narivé. D’ici là je me suis lancé dans la composition de nouveaux titres pour un premier album qui pourra voir le jour en 2024", lance-t-il
Il continue en donnant des conseils à tout ceux voulant se lancer dans la musique : "Je dirais comme conseil de bien réfléchir à tout ce que cela implique. Car il y a une grande différence entre faire de la musique et vivre de la musique. De ma modeste expérience, vivre de la musique peut s’avérer difficile et ingrat. Ce n’est pas une situation stable comme peuvent l’être la plupart des métiers. On peut perdre le statut d’intermittent d’une année sur l’autre si on ne trouve pas assez de concerts en 12 mois. On fait parfois des projets que l’on a pas envie de faire, on passe pas mal de temps sur la route… Mon conseil est le suivant : faites de la musique autant que possible, croyez en vos rêves et donnez vous à fond, mais ne vous imposez pas le fait de vivre de votre musique. Faites une autre activité à côté pour vous assurez des revenus stables. Ainsi la musique ne se transformera pas en corvée stressante, elle restera pure et sincère", complète-t-il.