Né à Saint-Denis, David est un vrai passionné de sport et plus particulièrement de football. Le Dionysien a côtoyé certains des grands noms de la discipline comme Didier Deschamps ou encore Marcel Dessailly. Après une blessure David s’est tourné vers le métier de coach qu’il a exercé à haut niveau, aujourd’hui, il forme les futurs cadres de grandes structures sportives. Il a accepté de livrer son expérience et d’expliquer son métier pour la rubrique #MOUNDOUVOU.
David a quitté La Réunion très jeune pour aller s’installer chez sa sœur à Albi. Au départ, l’adaptation n’a pas été simple car le jeune dionysien ne savait s’exprimer qu’en langue créole. Rapidement David a eu l’opportunité de rejoindre le centre de formation du FC Nantes où il a fait ses preuves, ce qui lui a permis de jouer avec de très grands joueurs comme Didier Deschamp, Marcel Dessailly ou encore Patrice Loko.
Malheureusement pour David, une blessure a écourté sa carrière de joueur : "Lors d’une saison en prêt à Dijon en Ligue 2 une grave blessure au genou puis une deuxième puis une troisième ont définitivement mis un terme à mon rêve de grands matchs… Pour autant je n’ai jamais lâché ma passion du football, j’ai rapidement rebondi sur une double carrière d’entraîneur et en parallèle de fonctionnaire territorial".
Après sa blessure David a embrassé une carrière dans la fonction territoriale. En parallèle, le Réunionnais a gardé un pied dans le monde du football en entraînant des équipes. En effet David a pu "coacher et manager des structures sportives auprès d’équipes masculines dans des clubs de R1 à N2, une équipe féminine en D2 puis en D1 en 2014 avec laquelle j’ai obtenu un titre de champion de France et de meilleur manager de France pour la D2 féminine". Une carrière remarquable donc pour l’homme qui a le slogan du FC Nantes comme ligne de conduite depuis des années : "Celui qui renonce à devenir meilleur cesse déjà d’être bon".
Depuis quelques années, David forme les futurs cadres et manageurs de structures sportives pour la fédération française de football et de rugby. Sa devise en tant que formateur est la suivante : "le formateur ne doit pas apprendre des pensées mais à penser".
Aujourd’hui, David "travaille sur ce projet exceptionnel « CAMPUS 2023 » initié par la fédération française de rugby pour lequel je suis formateur expert. Dans le cadre de la coupe du monde de rugby qui se déroulera en métropole française en 2023, la FFR a souhaité former les futurs cadres des structures sportives de demain". Un projet qui lui tient à cœur de par sa passion pour la transmission et pour l’aspect prestigieux qu’il présente : "L’opportunité de m’inscrire dans un nouveau programme très innovant auprès de jeunes m’a immédiatement séduite".
Malgré sa vie bien remplie et le fait qu’il ait passé une grande partie de sa vie à Albi et plus largement en métropole, David reste tout de même très attaché à son île natale. "Depuis plus de quarante ans, je partage ma vie entre ma famille, mes professions et de nombreux voyages à la Réunion pour y venir dès que possible. Je suis imprégné, ne pas venir me perturbe". Il est compliqué pour David de choisir ce qui lui manque le plus lorsqu’il n’est pas à La Réunion : "Tout me manque, la famille, les gens, parler créole, les marchés, les randonnées…".
Mais l’homme qui reste simple et apprécie les petits plaisirs de la vie poursuit : "si je dois retenir une chose c’est de m’asseoir simplement sur le mur de pierre face à la mer au petit port de l’Étang-Salé et d’observer l’océan pendant des heures. Je suis également un grand fan de l’histoire de notre île. À ce titre, je vous invite à observer quelque chose que même peu de Kréols savent… Rendez-vous sur le pont de la Rivière de l’Est. Observez le pont et surtout le petit parking qui le jouxte. L’îlot central a une forme étrange et pas vraiment structurée… Si vous êtes éclairé, vous pourrez constater que cet îlot ressemble étrangement par sa forme à la grande île. Je vous laisse donc deviner qui sont les ouvriers ayant œuvré sur ces travaux."
"Je dirais simplement que j’aime notre île plus que jamais et sans doute moins que demain et que je rêve d’apporter toute cette expérience acquise toute cette énergie toutes mes compétences au service de notre jeunesse et de notre économie par le sport".
Guillaume Caras