Dans la lutte contre la mouche des fruits à La Réunion, l’utilisation de pièges est désormais réservé aux agricuteurs.
Particuliers, si vous aviez l’habitude de vous procurer un piège à mouche des fruits (bactrocera dorsalis) auprès de la Fédération départementale des groupement de défense contre les organismes nuisibles (FDGDON) de La Réunion, sachez qu’ils sont à présent uniquement réservés aux agriculteurs.
En effet, dans un courrier en date du 3 février, en raison d’une décision de la Direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Daaf) de La Réunion, la vente pour les particuliers de phéromones à base de Methyl eugenol est suspendue.
L’une des raisons évoquées par la Chambre d’Agriculture, le fait que les piège serviraient à détecter la présence de la mouche des fruits et que les particuliers n’aurait pas systèmatiquement recours à la prophylaxie.
"Nos services techniques nous ont informé que le piège était un moyen de détection. L’inconvénient est que les particuliers ne fassent pas la prophylaxie, qui est la méthode numéro un pour lutter contre la mouche des fruits, qui consiste à ramasser les fruits tombés, de casser le cycle de reproduction de la mouche", explique Bruno Robert, premier vice-président de la Chambre d’Agriculture de La Réunion.
Et de poursuivre : "La deuxième chose est de demander à l’État de mettre le maximum de moyens pour régler ce problème de mouche des fruits, ou du moins de gérer cette population. Avec du financement public sur les filets, les piégeages et détection."
La présence de cette mouche des fruits présente un véritable manque à gagner pour les producteurs, comme Vincent Sablé, gérant de la plantation Mélissa. "La mouche vient pondre dans le fruit au moment de sa croissance. Cela pose un problème de commercialisation car les clients sont susceptibles de retrouver des larves dans les fruits. Et si on laisse ces derniers dans les champs, les larves vont grandir et une fois adultes vont pondre à leur tour. Aujourd’hui on n’a pas vraiment de produit homologué, autorisé pour lutter contre la mouche des fruits.
Il n’existe que le piégeage qu’on achète environ 5 euros pièce à la FDGDON. Il faudrait en mettre 80 par hectare, ce qui est quasi infaisable pour nous. On n’arrivera jamais à éliminer à 100 % la mouche des fruits, comme on n’a jamais essayer d’éliminer à 100 % les moustiques."