Mardi Gras est terminé. Après cette occasion, pour les chrétiens, de s’adonner à de petits et grands plaisirs, le temps du carême se déroule pendant quarante jours à partir du Mercredi des Cendres avant la fête de Pâques.
Le Mercredi des Cendres, 2 mars, est le premier jour du carême. Le carême prend fin le Samedi Saint au soir et le dimanche de Pâques, 17 avril, quand les chrétiens célébreront la résurrection du Christ. La Semaine Sainte, elle, commencera avec le dimanche des Rameaux, le 10 avril.
Un temps de conversion
Période de jeûne, d’abstinence et de pénitence, l’observance du carême est, aujourd’hui, plus souple. Il est, plutôt, perçu comme un temps de conversion pour atteindre une meilleure version de soi.
Comme l’explique Monseigneur Gilbert Aubry, évêque de Saint-Denis de La Réunion, à LINFO.re : "Il s’agit pour nous de vivre en ressuscités, de jour en jour et de plus en plus". Il rappelle ainsi le message pape François pour le carême 2022, sur la signification du carême : "Le carême est un temps propice de renouveau personnel et communautaire qui nous conduit à la Pâque de Jésus Christ mort et ressuscité."
Plus qu’une période d’abstinence et de pénitence, on insiste, aujourd’hui, plus sur le partage et la prière. Une opportunité de faire, véritablement, une coupure spirituelle. Le carême l’occasion de se mettre à l’écart pour faire silence, être ainsi réceptif et se laisser guider par un esprit sain.
Monseigneur Gilbert Aubry indique que : "Nous devons aller au désert avec le Christ, savoir faire silence, prier, jeûner et maîtriser nos instincts pour humaniser notre existence dans l’amour de Dieu et de notre prochain. Il ne faut pas oublier la dimension de l’aumône du carême qui, cette année, sera attribuée au diocèse de Mananjary à Madagascar suite aux deux cyclones qu’ils ont subi récemment."
Devenir des artisans de paix
Si la période du carême reste, dans son essence, une période de restriction et de pénitence, la prière, la pénitence et l’aumône sont ainsi des moyens concrets pour nous aider à discerner les priorités de notre vie.
Comme le souligne Monseigneur Gilbert Aubry à propos de la guerre en Ukraine : "Cela nous appelle à une profonde conversion pour devenir des artisans de paix, de manière concrète, avec ceux qui nous sont tout proches et avec ceux qui sont au loin."
En effet, le 23 février, le pape François avait exprimé sa douleur et son inquiétude face à des scénarios alarmants. Il a lancé un appel à tous, croyants et non croyants : "Jésus nous a appris qu’à l’insistance diabolique, à l’absurdité diabolique de la violence, on répond avec les armes de Dieu : par la prière et le jeûne."
Ce dernier a annoncé que ce 2 mars, le mercredi des cendres sera un jour de jeûne pour la paix : "J’encourage tout particulièrement les croyants à se consacrer intensément à la prière et au jeûne ce jour-là. Que la Reine de la paix préserve le monde de la folie de la guerre."
Le souffle de l’Esprit saint
Aux chrétiens de La Réunion avec le début du carême, Monseigneur Gilbert Aubry indique : "Il nous faut prendre au sérieux les jalons que nous donne l’Église dans le souffle de l’Esprit saint et de la Parole de Dieu pour intensifier notre prière au Dieu fort qui déteste la guerre : "Notre Père qui est aux cieux" afin que nous puissions déjouer les pièges de la mort pour que triomphe la vie."
Monseigneur Gilbert Aubry nous invite à prier par exemple de la manière suivante : "Seigneur, éclaire les gouvernants, convertis les cœurs qui doivent l’être, soutiens tous ceux qui se mobilisent pour restaurer la paix, le dialogue et la concorde entre les peuples. Inspire aux chrétiens des différentes confessions les paroles et les gestes qui réconforteront et serviront le véritable esprit de paix."