Une adolescente, victime de la violence de son père a accepté de témoigner. Un témoignage émouvant, digne, courageux. Reconnu coupable il y a quelques semaines, son père a été condamné à suivre un stage de parentalité. Une peine pas assez sévère selon l’avocat de la jeune fille qui a subi l’enfer. Les associations lui viennent en aide aujourd’hui pour se reconstruire.
"J’étais petite, je vivais chez mon papa, mes parents étaient ensembles. Mon papa me tapait tous les soirs quand maman travaillait. Il me disait que si je disais à maman que j’allais le regretter. Il me prenait la tête tous les soirs et me battait contre le mur, il me tirait les cheveux."
"Mon souhait aujourd’hui serait de vivre une vie comme toutes les petites filles."
Cette adolescente, âgée de 15 ans, vit aujourd’hui avec sa maman. Elle qui raconte avoir été frappée par son père, fait régulièrement des crises d’angoisse après ce qu’elle a vécu. Soutenue par sa mère, elle ne souhaite qu’une chose : oublier et continuer à avancer.
"Il frappait toujours dans la tête des enfants. Une fois il a même pris la tête et battu contre le frigidaire. Elle n’arrêtait pas de me texter pour me dire de venir la chercher. Maman si tu ne viens pas tu ne me verras plus, etc. C’est à ce moment-là que je lui ai dit que j’allais venir la récupérer. Je suis allée voir l’assistance sociale puis chez les gendarmes pour prévenir que l’enfant était avec moi, qu’il était en danger", développe sa maman.
Lors de son jugement il y a quelques semaines, le père de famille a été reconnu coupable. Il est condamné à verser 300 euros de dommages et intérêts à son ex compagne et se retrouve dans l’obligation de suivre un stage de parentalité. Une décision de justice loin d’être suffisante pour Alex Vardin, avocat de la victime.
"Je me pose la question sur la protection réelle du mineur dans notre justice. Récemment en Métropole, un tribunal a estimé qu’une petite de 11 ans était consentante pour une relation sexuelle avec un adulte. À mon sens, les mineurs ne sont pas assez protégés."
Pour aider les enfants victimes de violences intra-familiales, des associations existent. "D’abord écouter l’enfant, c’est notre priorité. Parmi nos membres, nous avons des bénévoles qui sont également policiers, éducateurs, il y a des infirmiers ou pédo-psychiatres. Nous actionnons des leviers et un réseau de personnes qui vont se fédérer pour rapidement aider l’enfant", illustre Catherine Kozlovsky, membre du collectif Ecoute moi, protège-moi, aide-moi (EPA).
Selon l’inspection générale des affaires sociales, un enfant est tué par ses parents tous les 5 jours en France.