Selon une étude de l’Insee, en 2017, un tiers des natifs des Antilles, de Guyane et de Mayotte âgés de 15 à 64 ans vivent dans une autre région française, soit une part comparable à celle des régions métropolitaines les plus proches de la région parisienne. Ces populations d’outre-mer quittent leur région de naissance plus souvent que par le passé, notamment à Mayotte. Les natifs de La Réunion sont en revanche nettement moins mobiles.
La poursuite des études ou la recherche d’un emploi sont les raisons principales qui poussent en premier lieu les jeunes à quitter leur région d’origine.
Mais sur cette question de mobilité, les Réunionnais sont moins enclins à quitter leur île que les natifs des Antilles, de Guyane et des Antilles, indique l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).
En 2017, 37 % des personnes de 15 à 64 ans nées aux Antilles et résidant en France vivent en dehors de leur région natale. C’est le cas de 33 % des natifs de Mayotte et de 30 % des natifs de Guyane.
Dans certaines régions de province (métropole hors Île-de-France), les natifs sont tout aussi mobiles : en Centre-Val de Loire, en Bourgogne- Franche-Comté ou en Normandie, les natifs sont attirés notamment par la région parisienne.
À l’opposé, les natifs de La Réunion sont, en France, ceux qui vivent le moins souvent hors de leur région de naissance (18 %). Après La Réunion, les moins mobiles sont les natifs d’Auvergne- Rhône-Alpes, d’Occitanie et de Corse.
Lorsqu’ils changent de région en France, seuls les natifs de Mayotte sont nombreux à se tourner vers un autre DOM plutôt que
vers l’Hexagone : 16 % d’entre eux résident à La Réunion.
"Entre 18 et 29 ans, les natifs partent plus qu’ils ne reviennent, pour poursuivre leurs études ou pour entrer dans la vie professionnelle. Notamment, après l’obtention du baccalauréat, les départs sont très importants", poursuit l’Insee.
"Les jeunes femmes partent aussi souvent, mais reviennent plus vite lorsqu’elles vivent dans leur région de naissance, les jeunes femmes se déclarent moins prêtes que les jeunes hommes à quitter leur région pour un emploi ou une formation, notamment lorsqu’elles ont entre 21 et 29 ans", poursuit l’Institut.
Les Réunionnaises et Mahoraises, en particulier, sont moins prêtes à partir, ou à repartir, probablement en lien avec des maternités plus précoces : respectivement 47 % et42 % sont mères de familles à ces âges, contre 35 % des Antillaises. De plus, les femmes aident plus souvent leurs proches plus âgés que les hommes, met en avant l’Insee.
Néanmoins, avant 30 ans, les jeunes femmes vivent aussi souvent que les jeunes hommes hors de leur région de naissance (sauf à Mayotte).
Aux Antilles, entre 18 et 20 ans, elles sont même plus nombreuses que les jeunes hommes. En revanche, à partir de 30 ans, les hommes résident plus fréquemment hors de leur région de naissance que les femmes, en particulier ceux nés aux Antilles.