C’est donc un acronyme dont on parle beaucoup en ce moment, surtout dans l’hexagone, qui provoque la colère des agriculteurs : Le MERCOSUR. Ce traité de libre-échange a été négocié entre l’Europe et les pays du Marché Commun du Sud, Brésil Argentine Uruguay Paraguay et Bolivie. Le but, réduire les taxes pour faciliter les échanges commerciaux. Parmi les produits qui pourraient arriver en Europe et par ricochet à La Réunion, la viande de boeuf, porc, volaille à très bas prix, mais produite avec des normes très différentes.
Faciliter les échanges entre l’UE et les pays latino américains du Mercosur, l’accord commercial inquiète le secteur agricole. Les éleveurs péi voient une menace pour leur production.
"On va devoir faire face à une concurrence déloyale. Il y aura des produits qui proviennent de ces pays d’Amérique du Sud, qui sont produits avec des normes complètement différentes de la nôtre. Des normes environnementales mais aussi sociales, il ne faut pas oublier qui vont venir à des prix défiant toutes concurrences", soutient Guillaume Sellier, Président du syndicat des Jeunes Agriculteurs Réunion et éleveur de porc.
Viande bovine, volaille, porcine, autant de secteurs concernés par le traité. Les représentants de filière s craignent que l’irruption d’opérateur sud américain sur le marché réunionnais viennent saper les efforts en faveur de la production locale.
"Aujourd’hui, on a une production forte, ça influe sur les prix à l’importation. Prenez l’exemple de la Martinique où il y a une production locale qui est faible. Qui donne le "la" ? C’est l’import. On a la chance de les contenir avec une production agricole forte. demain, si on affaiblit les productions, ce sont les importateurs qui vont en faire les frais", ajoute le Président de la Fédération Régionale des Coopératives Agricoles de la Réunion (FRCA), Alain Dambreville.
A La Réunion, agriculteurs et éleveurs se disent prêts à suivre les mobilisations hexagonales. "Les agriculteurs ont déjà fait une mobilisation jeudi dernier, les maraichers sont descendus dans la rue. Le calendrier ne permet pas aux producteurs de cannes de descendre dans la rue aujourd’hui parce que la campagne est encore en cours mais il y aura des actions différentes pour montrer le mécontentement des agriculteurs" , explique Frédéric Vienne, Président de la Chambre d’agriculture.
Ce mardi après-midi, une réunion a eu lieu entre les syndicats et les éleveurs péi. Au niveau national, la France s’oppose à ce traité par la voie du Premier ministre et du Président. Un débat est attendu au parlement.