Des marins malgaches accusent l’armateur Enez, basé à La Réunion de mauvaises conditions de travail et d’une mise en danger. Un des marins malgaches a accepté de livrer son témoignage.
David (prénom d’emprunt) travaille depuis une dizaine d’années pour l’armateur Enez. Il s’est joint à la plainte de 4 de ses collègues, également malgaches qui dénoncent des mauvaises conditions de travail. Ils affirment être payés en-dessous du salaire minimum de 523 euros qu’exige la loi. "Avec les primes, etc. on n’arrive pas à 523 euros."
Les marins malgaches dénoncent aussi leurs conditions de vie à terre, entre deux campagnes de pêche. "Un bateau qui s’appelle Cap Chloé est un bateau-hôtel. On dort et on mange là-dedans."
L’armateur reconnaît aujourd’hui que le bateau ait pu servir d’hébergement aux marins. "Lorsque les navires sont en maintenance et que les matelots ou marins ne peuvent pas dormir à bord, nous avons hébergé ponctuellement, à bord du Cap Chloé pour un ou deux jours."
"Mais les navires ne sont pas en maintenance avec des cabines dans l’impossibilité de recevoir des marins à longueur de temps ; ça n’arrive qu’extrêmement rarement. Ce n’est pas une résidence permanente en dehors de leur navire. Leur résidence permanente c’est bien leur navire sur lequel ils sont sous contrat", explique Sébastien Camus, le président du groupe Réunimer, qui comprend entre autres l’armement Enez.
Il rappelle que les salaires de tous les marins ont été contrôlés par l’Inspection du travail. Il réaffirme faire l’objet d’une attaque et a décidé de porter plainte pour dénonciation calomnieuse.