Directrice de l’Aurar, Marie-Rose Won Fah Hin est l’invitée du 12h30 d’Antenne Réunion.
Le rapport d’"observations définitives" de la Chambre régionale des comptes (CRC) sur la gestion financière de l’Association pour l’Utilisation du Rein Artificiel à La Réunion (Aurar) est désormais connu. L’affaire avait été suivie de près par nos confrères du Jir qui y consacre une nouvelle fois sa Une dans l’édition de ce vendredi. Pour en parler, la directrice générale de l’association est sur le plateau d’Antenne Réunion.
La Caisse générale de sécurité sociale de La Réunion (CGSS) a porté plainte à l’encontre de l’Aurar pour des anomalies de facturation, évaluées à plusieurs millions d’euros entre 2016 et 2018. La CGSS remettait en cause le nombre de consultation des néphrologues.
"Concernant la CGSS, nous avons été informés de cette plainte sans même qu’eux nous contactent. Ils ne sont jamais venus faire de contrôle ni discuter avec nos médecins. Je pense qu’il y a une erreur de compréhension de nos activités. D’ailleurs le rapport de la Chambre régionale des comptes dit que nos activités correspondent tout à fait aux normes préconisées par la Haute autorité en santé et par les lois."
"J’ai vu un document transmis à la Chambre régionale des comptes par la CGSS où ils disaient que c’était suite aux articles du Journal de l’Île de la Réunion."
Même si le rapport définitif de la CRC est connu, la directrice indique ne pas avoir été reçue par la CGSS. "Malheureusement non, nous les avions sollicités 17 fois mais je ne désespère pas et j’espère que le nouveau directeur de la CGSS va nous recevoir pour que l’on s’explique et savoir ce que l’on nous reproche exactement."
Sur la plainte de la CGSS pour surfacturation, la Chambre régionale des comptes répond qu’il est difficile de contrôler les consultations. Elles sont à l’appréciation médicale.
"Concernant les visites médicales qui sont cotées comme des consultations, c’est vraiment l’activité des médecins. Le médecin dans le logiciel médical doit pointer s’il a réalisé la visite médicale ou pas. Le contrôle se fait par l’application logicielle du dossier médical. Nous faisons ensuite des contrôles de cohérence entre ce que le médecin a coché et la facturation derrière."
A propos des faits de surfacturation repprochés, Marie-Rose Won Fah Hin réagit : "S’il y a surfacturation, c’est à la Sécurité sociale de rejeter les factures. Jusqu’à présent il n’y a jamais eu de rejet, donc ce dossier est infondé."
Sur l’enquête pénale en cours, elle explique être "sereine" "Cette enquête pénale est liée à la plainte de la Sécurité sociale. Je reste sereine, je n’ai rien fait de répréhensible. Si la réglementation n’avait pas été respectée, la Sécurité sociale aurait dû nous avertir au préalable. Cela n’a jamais été fait."
Selon le rapport, 4 dirigeants de l’Aurar ont perçu des rémunérations supérieures au plafond légal en 2016 et 3 en 2017. Au-delà de la loi, est-ce que d’un point de vue moral, ces salaires élevés sont justifiés ?
"Le plafond légal évoqué est le plafond fiscal. Mais nos rémunérations sont liées à une convention et évoluent avec l’ancienneté. J’estime être bien payée pour ce que je fais tout en faisant beaucoup de choses. J’ai moi aussi une prime de fin d’année qui correspond à une prime de responsabilité (...). Je ne touche pas 200 000 euros mais environ 7 900 euros net par mois."