Grâce à un combat mené depuis plusieurs années, Marie-Lyne Champigneul, présidente de l’association Kartié Lib, a obtenu gain de cause. La prison Juliette Dodu à St-Denis ne sera pas détruite.
"C’est une victoire, je la dédie à Sudel Fuma. Je suis moi même issue du milieu militant associatif et amie de Sudel, tout naturellement, ça m’a semblé nécessaire de poursuivre son combat".
Il aura fallu cinq années de travail pour arriver à ce résultat.
"Ce n’est pas terminé", prévient la présidente de Kartié Lib avec prudence. "Il y a encore du chemin à faire. On doit rencontrer Nathalie Bassire avec Claude Ribbe pour faire avancer le dossier. Il y a cette victoire au niveau juridique, mais ensuite, il y a l’aménagement du site. (...) La SHLMR a deux mois pour faire appel, on sera fixé très rapidement".
Marie Lyne Champigneul est née à Saint-Denis, a fait ses études au collège Jules Reydellet au Bas de La Rivière, puis au lycée Leconte De Lisle, avant de partir vers la métropole. Le militantisme de la langue kreol et du patrimoine réunionnais, elle a "toujours eu ça en elle".
"Ça a toujours été en moi. (...) Je me suis toujours intéressée aux autres, c’est venue naturellement".
Sudel Fuma est mort au large du Port le 13 Juillet 2014, lorsqu’il est évoqué, Marie Lyne Champigneul se souvient d’un homme, d’un personnage. "C’est quelqu’un qui avait une aura, il savait taper du poing sur la table, il avait plusieurs casquettes. On organisait des randonnées, des voyages culturels, c’est un personnages très éclectique".
A l’intérieur de cette prison, on ressent "beaucoup d’émotion. Il y a aussi des graffitis qui parlent d’eux-mêmes. (...) Dans certains graffitis, on sent une présence, ils se posaient des questions. Ils se questionnent à savoir s’ils peuvent s’en sortir.
Est-ce qu’il y a un avenir certain ? Autant de questionnement qui font qu’on ne peut pas dire que d’un côté il y a la population civile, et d’un autre côté une population dont on ne se préoccupe pas".