Cette année 2022 marque les 30 ans de carrière de l’humoriste Marie-Alice Sinaman. Pour l’occasion cette semaine, la Réunionnaise est en spectacle jusqu’à ce samedi 12 mars au Téat Champ Fleuri. Celui-ci est d’ailleurs intitulé « Zordi mon lanivérsér. » Marie-Alice Sinaman fait un retour sur ces 30 dernières années pour LINFO.re.
Cette année, cela fait 30 ans que l’humoriste Marie-Alice Sinaman fait rire les Réunionnais. Elle avoue que si elle est toujours là après toutes ces années, c’est par amour pour son métier, mais aussi pour son public. "Sé grâce à mon publik ke mwin la pu durer et perdurer", dit-elle, reconnaissante.
"Marie-Alice sé in fanm kréol lé né au Port. Toute sak i di de moune au Port i réussi pas : lé pas vré !" fait savoir la Portoise, fière de sa ville d’origine.
Elle raconte qu’à 5 ans, elle est allée vivre quelques années en métropole avec ses parents qui rencontraient des difficultés à trouver du travail sur leur île avant de revenir sept ans plus tard.
Aujourd’hui, Marie-Alice vit avec son mari et ses deux enfants. Elle dit être bien entourée de sa famille et d’amis fidèles qui la soutiennent depuis 30 ans. Sans eux, elle pense que sa carrière n’aurait pas durer aussi longtemps.
La carrière de Marie-Alice a commencé "tout à fait par hasard", selon elle. Elle raconte qu’à l’époque, elle a participé à un concours avec la rubrique des Journalistes en herbe, pour un magazine. Au cours de celui-ci, le synopsis qu’elle a dû rédiger a été sélectionné. Après quoi, durant une semaine de résidence, les autres sélectionnés et elle ont commencé des improvisations. Dès lors, la Réunionnaise a trouvé sa voie. Ensemble, ils ont créé la Troupe des Improductibles.
Marie-Alice Sinaman a par la suite été repérée par Thierry Jardinot avec qui elle a joué sur scène. Le début d’une belle collaboration et d’une belle carrière.
Parmi tous ses spectacles, deux ont une place particulière dans le cœur de l’humoriste. Elle évoque tout d’abord son premier spectacle en solo, "Alice i déménage", en 2006. "Mwin la attache a mwin aux personnages, comme si sété vréman pa mwin. Kan le spectacle té fini, bana la mank a mwin", raconte-t-elle.
L’autre spectacle dont elle aime se souvenir est celui qu’elle a lancé en son nom propre, aux Folies Bergères à Paris, en 2016. "Kan ou rant’ dans la salle blindé kréoles, ou demann "La Rényon, koman i lé" é ke bana i répond a ou, la tremblade i monte su ou tellement ou lé ému, bun sa la marque a mwin", relate-t-elle.
À l’ère des réseaux sociaux, une nouvelle génération d’humoristes se révèle sur internet. "Mi trouve ke sé très bien. En plus avek la pandémie, lé difficile de monter sur scène, encore plus ke avant", pense-t-elle. Une pratique à laquelle Marie-Alice Sinaman ne se voit cependant pas adhérer. "Chakin i dwa vive avek son temps. Mwin mi yèm le spectacle vivant, ma bezwin vwar de mounes dans la salle, ma bezwin antann a zot rire", conclut-elle.