Marie* (nom d’emprunt) a vécu l’enfer avec son ex-conjoint. Victime de violences psychologiques et parfois physiques, cette maman témoigne pour LINFO.re.
Marie vient d’une famille dysfonctionnelle. Elle a grandi avec des parents qu’elle qualifie de "laxistes". "L’un de mes parents était dans la perversion, qui n’était jamais satisfait avec ce qu’on pouvait dire ou faire. Moi, j’ai toujours voulu satisfaire les exigences de ce parent-là", explique-t-elle.
"Peu importe ce que je pouvais faire, ce n’était jamais assez bien. C’est de là que j’ai développé ma dépendance affective. J’ai toujours cherché que les gens m’aiment. En grandissant, ce genre de schéma s’est répété. J’ai rencontré des gens qui étaient relativement violents, plus psychologiquement que physiquement, même si physiquement, ça arrivait aussi", confie-t-elle en faisant référence à sa relation avec son ex-conjoint.
Pour Marie, il est dur de se construire, surtout avec "des gens qui vous détruisent mentalement, moralement et parfois, physiquement". "On essaie d’avancer tant bien que mal. On vit dans la peur. On vit enfermée. Parfois, on se dit même qu’on n’est pas légitime d’exister, de vivre."
Pour se reconstruire, la première étape est de comprendre ce qui se passe, selon elle. "Généralement, quand on est enfermé dans ce genre de schéma, on ne s’en rend pas forcément compte. On grandit avec des blessures. Mais surtout, on est convaincu que c’est comme ça que ça devrait être. Pour se reconstruire, il faut en prendre conscience. Mais parfois, la réalité est difficile à accepter. Si on reste dans ce déni, ça peut détruire notre vie et celles de nos enfants si on en a. Il faut trouver en soi le courage de dire stop", indique-t-elle.
Elle regrette d’ailleurs la mauvaise expérience qu’elle a eue en allant voir les forces de l’ordre. "Ils m’ont dit de réfléchir à ce que je faisais, que je n’avais qu’à écrire un testament si j’avais peur. C’est terrifiant de se dire que lorsqu’on se tourne vers les personnes qui sont censées nous protéger, on se retrouve seule", conclut-elle.