Les fêtes de fin d’année approchent à grands pas. Synonymes de letchis, de flamboyants, d’été et de moments chaleureux en famille, certains Réunionnais en sont privés, car ils vivent désormais loin de leur île. C’est le cas de Manon, 18 ans, installée en Alsace, dans l’Hexagone, dans le cadre de ses études.
Manon, 18 ans, est originaire de Sainte-Marie. Depuis un an et demi maintenant, elle a quitté son île pour prendre la direction de Mulhouse, en Alsace. La jeune femme s’est engagée dans des études en sciences politiques. "J’adore mes études. Les paysages ici sont beaux, j’aime découvrir de nouvelles traditions. J’ai l’impression de faire constamment du tourisme", raconte-t-elle.
Même si sa nouvelle vie lui plaît, l’absence de sa famille se fait particulièrement ressentir, en cette fin d’année. "J’avoue que je me sens souvent très seule. Je me suis fait des amis à la fac, mais ma famille me manque."
L’hiver en métropole n’arrange pas les choses. "Le soleil me manque aussi, surtout en ce moment. La neige, c’est très joli, mais c’est aussi une grosse déprime de passer plusieurs jours d’affilé sans soleil, dans le froid", déplore-t-elle.
Pour la seconde fois depuis son départ, Manon va célébrer Noël et la fin d’année loin de ses proches et loin de son île. L’an dernier, cela a été plus facile à digérer, car elle se rendait en vacances à La Réunion quelques jours après le Nouvel An. Cette fois, cependant, elle ne retourne pas sur l’île avant juillet 2023, ce qui rend les fêtes à venir plus compliquées pour la jeune femme. Plus les jours passent, plus elle se sent triste et en colère de ne pas pouvoir rentrer chez elle. "Ça commence à me peser de ne pas célébrer Noël avec ma famille, en particulier parce que c’est l’occasion de revoir tout le monde dans une ambiance joyeuse et chaleureuse. En particulier parce qu’il s’agit du premier Noël depuis la mort de mon grand-père", s’exprime-t-elle.
Si Manon ne retourne pas à La Réunion à l’occasion des fêtes, c’est parce qu’elle dispose de peu de vacances, mais aussi pour des raisons financières. "Je me vois mal demander à mes parents de payer un billet à plus de mille euros pour moins de deux semaines de vacances, tout en sachant que nous sommes cinq enfants dans la fratrie."
Ces fêtes ne seront certainement pas les dernières qu’elle célébrera loin de son île. Manon a, en effet, l’intention d’aller jusqu’au master, dans ses études, puis de travailler en métropole. "Ça peut vite monter jusqu’à 10 ou 15 ans", dit-elle.
Heureusement, la jeune femme peut compter sur son petit-ami et sa famille à lui pour les fêtes de cette année. Et l’an prochain, elle devrait pouvoir célébrer la fin d’année à La Réunion. "Avec ma famille, on s’est mis d’accord pour qu’ils économisent un peu plus cette année afin de me payer le billet. Pour les prochaines années, je songe à travailler en plus de mes études pour pouvoir participer aussi", conclut-elle.
Laëtitia Bègue