Avec la fin d’année vient le bilan routier de 2021 qui fait état de 41 décès. Magalie Cesbron, secrétaire départementale de l’association contre les violences sur la route, s’exprime sur les accidents encore trop nombreux sur l’île.
L’association contre les violences sur la route accompagne les familles des victimes et les victimes elles-mêmes dans leur processus de guérison. Cela peut durer de 5 à 6 ans, le temps que "la vie reprenne le dessus."
Magalie Cesbron tient à sensibiliser non seulement sur les accidents, mais surtout sur les conséquences qu’ils engendrent.
"La ligue intervient après l’accident, quand c’est trop tard. On veut vraiment sensibiliser, car on note seulement « encore un accident, », mais ça ne s’arrête pas là. Derrière ce drame va surgir des conséquences pour la famille. Ce qui n’est pas toujours facile. Il y a des échecs, des drames sur des drames qui surviennent. Ce n’est pas « un accident et ça s’arrête. » C’est un accident avec des conséquences dramatiques derrière."
Le bilan routier de l’année 2021 fait état de 41 décès sur les routes de l’île. "C’est encore trop !" fait savoir Magalie Cesbron. "En septembre, on a lancé pleins d’idées. Malheureusement, on approche les échéances électorales et comme d’habitude, tout va s’arrêter. D’une part, ce n’est pas la priorité, d’autre part, il faut satisfaire les lobis automobiles, les alcooliers. Ces gens-là comptent bien plus que les 41 vies humaines", dénonce-t-elle.
Beaucoup de mesures ont été mises en place à La Réunion pour limiter les infractions de la route, dont les récents radars tourelle. Pourtant, pour Magalie Cesbron, c’est une question de société. "Les incivilités que nous observons au quotidien se sont répandues sur la route. On se croit seul sur la route et on ne respecte pas les autres", explique-t-elle. Selon elle, dans 98% des cas, un accident est lié à un facteur humain.
Pour Magalie Cesbron, les politiques sont inactifs à ce sujet. "L’Europe s’est fixée, à l’échelle de 2050, moins de 2000 tués sur les routes. On y arrive comment ? En satisfaisant les alcooliers et les constructeurs automobiles ?" demande-t-elle. Pour elle, les politiques donnent des directives, mais leurs actions y sont complètement opposées.