Le 31 juillet dernier, les députés ont adopté en seconde lecture le projet de loi bioéthique, avec la légalisation de la PMA pour toutes. Un amendement sur l’Interruption médicale de grossesse (IMG) fait débat. Peter Von Théobald, chef du service gynécologie et obstétrie au CHU de Saint-Denis a réagi sur Antenne Réunion.
L’Assemblée nationale a adopté le projet de loi de bioéthique, dans la nuit de vendredi 31 juillet à samedi 1er août. L’adoption d’un amendement demandant la prise en compte de la détresse psychosociale dans l’examen des demandes d’IMG fait polémique.
Bioéthique : les députés adoptent l’ensemble du projet de loi
Loi bioéthique : L’IMG pour "détresse psychosociale" adoptée
Le texte n’introduit aucune nouvelle mesure, cette disposition existe déjà dans la pratique.
"C’est un évènement qui est rare, ça représente 3% des interruptions médicales de grossesses. Quand on parle du terme abouti, à neuf mois, c’est encore plus rare, ça ne représente qu’une petite fraction. Le problème était que cette prise en charge des femmes dans la détresse, était très probablement très différente d’un centre à l’autre, il fallait essayer d’harmoniser au niveau national.
Cette loi est plus un rappel, une protocolisation de cette intervention, plutôt que quelque chose de nouveau, que ça soit adopté ou pas, ça ne changera pas nos pratiques".
"Une détresse psychosociale, ça peut être soit sociale, une situation extrême ou un problème psychologique grave (...) et à chaque fois, il y aura l’avis du spécialiste de la maladie en cause, pour savoir si c’est justifié ou pas".
Bien que ce soit une intervention rare, tous les hôpitaux peuvent conseiller sur l’IMG.
"Nous avons harmonisé les pratiques, ceux qui ne le font pas ont leurs correspondants dans les endroits où cela se fait. Les petits établissements vont en voir un tous les 5 ans ou 10 ans, au CHU à La Réunion, on en voit deux ou trois par an".
"La demande doit venir de la patiente, ce n’est pas à nous de proposer, (...) c’est à nous également de lui expliquer toutes les alternatives à l’irruption médicale de grossesse qui existent".