L’aéroport fait partie des points principaux de la gestion du déconfinement sur notre île. Parmi les nombreux emplois directement impactés par la diminution drastique de vols, les loueurs de voitures tirent la sonnette d’alarme.
Soumise aux contraintes liées à la crise du coronavirus, l’activité de location de voitures aux abords de l’aéroport Roland Garros est quasiment à l’arrêt depuis près de trois mois.
Si la quatorzaine a été assouplie, en raison de la crise sanitaire, les mesures de septaines imposées aux passagers continuent de freiner l’arrivée de voyageurs. Pour les entreprises du secteur, c’est un nouveau coup dur. Malgré la mise en place d’un dispositif sanitaire au sein des entreprises de location, les clients ne sont pas aux rendez-vous. Ils se sont réunis ce lundi matin, pour faire le point sur la situation et exprimer leur désarroi.
"L’activité de par les infrastructures routières dépend du tourisme à 90%, depuis la fermeture de l’aéroport, nous n’avons quasiment pas d’activité. Il faut bien dire que c’est toute l’industrie du tourisme qui est concernée. C’est d’une seule voix que l’on vient dire que l’activité touristique est à l’agonie", déclare Yves Tabuteau , Président de la branche location de voitures du syndicat d’importation et de commerce de La Réunion
Septaine à La Réunion : une menace pour le tourisme ?
Pour l’ensemble des entreprises présentes ce matin à l’aéroport, le bilan est une perte de chiffre d’affaires d’environ 90%. Ils craignent ainsi pour l’avenir de leur activité. Raza Asgaraly Président directeur général de "Cargo" exerce dans ce domaine depuis 35 ans. Pour ce professionnel, la situation est inédite : "C’est dramatique, actuellement je suis à 6% de mon chiffre d’affaire, je perds 94% de mon chiffre d’affaires mensuel. Nous sommes dans le coma."
Les professionnels du secteur regrettent aujourd’hui le choix des autorités d’établir une septaine à La Réunion. Ce qui constitue selon eux une inégalité entre les territoires ultramarins et d’autres régions, comme la Corse.
"L’ensemble des institutions aéroportuaires ont mis en place des mesures extrêmement sécuritaires pour les arrivées touristiques, la septaine n’a plus aucune raison d’exister, au même titre qu’en Corse. Nous ne comprenons pas aujourd’hui pour quel motif un voyageur qui viendrait d’Île-de-France, classé département orange, aurait plus de facilités à se rendre en Corse que dans les territoires d’Outre-mer"
Ils réclament ainsi "La levée pure et simple de la septaine, que les réservations puissent reprendre, que le tourisme puisse reprendre, nous avons tous les dispositions nécessaires", précise Yves Tabuteau.
La mise à disposition de gel hydroalcoolique, la mise en place de plexiglas, le nettoyage approfondi des voitures sont là pour lutter contre la propagation du coronavirus.
"Depuis le 11 mai, nos agences villes ont rouvert avec la mise en place d’un protocole sanitaire, pour la sécurité de nos salariés, comme de notre clientèle", explique Dominique Ho Poon Sung, Responsable commercial d’"Enterprise". Une checklist est posée sur chaque véhicule, poignées de porte, boutons, sièges, tout ce qui est utilisé par le client est ainsi nettoyé en profondeur.