L’inquiétude grandit chez les éleveurs de Salazie. Depuis que la préfecture a ordonné la suspension de toute épandage venant du secteur, ils ne peuvent ni traiter le lisier, ni s’en débarrasser.
Du côté de Grand Îlet, à Salazie, la tension monte chez les éleveurs de porc peï. Le 2 juillet dernier, la préfecture a ordonné la suspension de toute épandage venant du secteur, en raison de la non conformité de la station de traitement. Les éleveurs ne peuvent plus ni traiter le lisier, ni s’en débarrasser.
"Les animaux ne sont plus non plus à l’aise dans le box", ajoute une éleveuse.
Sur l’exploitation de Marie*, près de 400 porcs sont en élevage. Depuis que les camions de traitement du lisier ne passent plus, les cuves de récupération se remplissent. Elles sont aujourd’hui saturées, déversant des litres d’excréments chez le voisinage.
"Si l’on a plus d’enlèvement de lisier, on ne sait plus quoi faire", regrette-t-elle.
Comme Marie*, des dizaines d’éleveurs de Salazie ne savent plus quoi faire de ce lisier.
Depuis la suspension d’épandage sur le site de huit hectares, la station de traitement de Grand Ilet est quasiment à l’arrêt. La boue traitée n’est pas autorisée à la vente car jugée non conforme.
Contactés, les membres de la coopérative en charge de la gestion de la station ne souhaitent pas s’exprimer à ce sujet.
Une solution pourrait être trouvée en collaboration avec les agriculteurs des cannes dans les bas :
"L’avantage de cet échange là, de prendre le lisier de Salazie et de le faire descendre, c’est que cela va apporter de la matière organique dans le champ et de soulager la poche des agriculteurs des bas. C’est du donnant donnant", explique Emmanuel Darid, vice-président de la FDSEA.
Cette perspective s’avèrerait être une solution temporaire, dans l’attente de régularisation de la station de Grand Îlet.
*Nom d’emprunt