Arrivée pour la première fois sur l’île en 1960 suite à l’importation d’animaux porteurs de la maladie, la leucose bovine constitue un véritable problème sur l’île.
En 2018, 7 vaches laitières sur 10 étaient touchées par la leucose bovine, tandis que la maladie n’existait plus en France métropolitaine depuis les années 90, notamment grâce à une campagne d’eradication à laquelle La Réunion n’a pas participé. Retour sur l’une des maladies les plus destructrices pour les vaches réunionnaises.
Conséquence de la maladie, les élevages disparaissent petit à petit, passant de 151 élevages de vaches laitières en 2000, à environ une soixantaine en 2018. La viande péï est alors boudée par les consommateurs et les éleveurs, en colère, qui multiplient les actions, comme en 2019 où certains déversaient plusieurs litres de lait devant la Sicalait.
Cette année là, lors de sa visite, Emmanuel Macron annonce un plan "zéro leucose" : "Nous déploierons donc un plan de sécurité sanitaire globale pour les élevages, et notamment un plan zéro leucose. Le cheptel devra être assainit en quatre ans, ce qui me paraît atteignable", affirmait-il.
La Réunion est alors traitée comme la France métropolitaine, les bêtes porteuses de la maladie sont peu à peu éliminées et remplacées par des animaux sains.
En 2022, 749 des 1167 élevages de bovins déploient des mesures d’assainissement et, sur ces derniers, 5 troupeaux sur 10 sont déjà sortis indemnes de leucose bovine. La situation s’améliore donc, au point où l’État autorise de nouveau, cette année, l’importation de ruminants depuis l’Hexagone.
Deux objectifs sont à notés vis-à-vis de cette décision. La première est d’accélerer l’assinissement des élevages bovins, que ce soit pour le lait ou la viande. La seconde est de développer plus amplement la filière lait locale, quand l’on sait que 20 millions de litres de lait sont produits chaque année alors que les Réunionnais en consomment 100 millions.
Malgré tout, les éleveurs craignent que les catastrophes sanitaires du passé se reproduisent. Pour éviter le moindre risque, l’introduction des animaux d’élevages doit se faire avec des règles strictes. Les bovins devront respecter 40 jours d’isolement en France métropolitaine, avant de venir par avion à La Réunion, où ils devront subir une batterie de tests ainsi que 40 jours d’isolement de plus. Les bêtes devront enfin être suivies pendant une année au minumum.
Patrick Rivière.