Une menace qui jette le doute sur la qualité de notre boeuf péi : la leucose. 15 % du bétail local est infecté par la maladie. Dans l’Hexagone les viandes atteintes de leucose sont interdites de consommation, mais pas chez nous. La filière s’organise pour éradiquer la maladie.
“Animal indemne de leucose” : Voici ce que l’on peut lire sur le certificat sanitaire de ce boeuf péi. Et il n’est pas le seul, dans cet élevage, aucun des 60 bovins n’est porteur.
La propriétaire Corinne Picard, est assez fière de ce résultat. Pour en être sûre, elle a effectué les analyses nécessaires et obtenu la certification. Au lancement de son élevage, elle n’avait pas de leucose, depuis, elle fait tout pour garder ses animaux indemnes.
"Quant on a un troupeau sain, on est plus rassuré d’avoir des bêtes indemnes qui n’ont aucune maladie. Il faut faire attention de ne pas introduire des animaux qui viennent de n’importe où !", précise-t-elle.
Comme elle, ils sont près de 120 sur 180 éleveurs naisseurs d’après la SICA REVIA a avoir un cheptel indemne de leucose. Sur l’île, 15 % des animaux en seraient porteurs. Un chiffre qui diminue chaque année un peu plus et ce grâce au travail et à la politique volontariste de la SICA REVIA. Les éleveurs suppriment peu à peu le ou les animaux porteurs de leur élevage. La Coopérative dépense chaque année 300 000 euros pour enrayer la leucose à travers un accompagnement de ses adhérents et notamment ceux spécialisés dans la reproduction.
"L’adhérent qui souhaite acheter un reproducteur au sein de la filière, il aura un reproducteur nécessairement indemne. Qu’il y ait des transactions aussi entre éleveurs, cela se fait par rapport aux analyses. On souhaite que nos animaux bénéficient d’un statut sanitaire correct", indique Olivier Robert, éleveur et président de la SICA REVIA.
Ce professionnel de l’élevage de boeuf péi le rappelle, la leucose n’est pas dangereuse pour l’homme. Il le précise, il n’y aucune obligation à supprimer la leucose sur l’île, mais de nombreux éleveurs veulent y arriver.
Il espère avoir 100% d’élevages rattachés à la SICA REVIA, indemnes d’ici 5 à 10 ans. Il l’avoue aussi, une aide des collectivités ou de l’Etat permettrait d’aller plus vite. Remplacer un animal qui va à l’abattage représente en effet un coût important pour l’éleveur.