Les violences conjugales sont une véritable problématique à La Réunion. En 2021, 7 femmes par jour déposent plainte à La Réunion contre 4 en 2015, d’après les chiffres de l’Observatoire Réunionnais des violences faites aux femmes. Chez les forces de l’ordre, les dossiers s’accumulent au détriment des victimes. L’une d’entre elles a accepté de témoigner pour nos équipes.
Durant plusieurs années, Barbara a été victime de violence physique et psychologique de la part de son ex-compagnon.
"On est dans un engrenage parce qu’on culpabilise beaucoup. On n’est plus libre, on est dans un tourbillon, comme sous l’eau. Et on a beaucoup de mal à s’accrocher à de petites choses pour ne pas sombrer", raconte la jeune femme.
Afin de libérer ses enfants de cette vie de famille toxique, Barbara a fait le choix de divorcer et de porter plainte. La démarche a été difficile, coûteuse et longue, dans la mesure où le parquet aurait égaré son dossier. "C’est le système qui ne fonctionne pas. Il faudrait plus de moyens, peut-être des gens mieux formés. L’accueil dans les commissariats de police et les gendarmeries est très inégal", déplore la jeune femme.
Un constat que des gendarmes de l’île ont également fait de leur côté, admettant que des failles existent toujours, malgré des changements mis en place pour améliorer les conditions d’accueil des victimes de violences intrafamiliales (VIF). "Le processus de suivi n’est pas parfait, malheureusement. Les liens entre les différents acteurs du VIF devraient être renforcés. C’est une réalité et on y travaille tout le temps", explique un gendarme.
À La Réunion, la parole des femmes se libère et le nombre de plaintes a augmenté. En 2021, les forces de l’ordre ont réalisé plus de 7600 interventions dans le cadre des violences intrafamiliales.
À La Réunion, les violences conjugales sont une problématique récurrente. En 2021, 7 femmes par jours déposent plainte à La Réunion contre 4 au quotidien en 2015, d’après les chiffres de l’Observatoire Réunionnais des violences faites aux femmes. Ces violences entraînent parfois des évènements malheureux.
Depuis le début de l’année seulement, l’île a connu un féminicide, celui d’Élise, mère de deux enfants, tuée par son mari avant que ce dernier ne mette fin à ses jours.
À seulement 14 ans, la jeune Morgane a été victime d’une tentative de féminicide après être tombée dans un guet-apens mis en place par son ex-petit ami, lui aussi âgé de 14 ans.
À Lyon, où une famille réunionnaise résidait, Marie Reine est décédée sous les yeux de ses enfants après avoir été poignardée par son mari.
À Dordogne, deux jours après le drame précédent, un Réunionnais est soupçonné d’avoir tué sa compagne à leur domicile, avant de s’être donné la mort dans son atelier.