Hier, la ministre de l’Environnement a annoncé que huit grandes agglomérations françaises auront dorénavant la possibilité d’exclure les véhicules les plus polluants dès l’an prochain. Les camions et voitures les plus anciennes sont donc dans le collimateur du Gouvernement pour limiter la pollution de l’air en centre ville.
Les vieux pots d’échappement pourraient bientôt être interdits dans les centres villes même si pour l’instant, il ne s’agit que d’une expérimentation mise en place en métropole. Huit agglomérations sont directement concernées par cette phase d’observation : Paris, Grenoble, Clermont-Ferrand, Plaine-Saint-Denis, Aix, Lyon, Bordeaux et l’agglomération niçoise. Toutes ces villes se sont portées candidates pour tester une Zapa, une zone d’action prioritaire pour l’air.
Ces huit agglomérations présenteront d’ici la fin de l’année 2011 "un projet de restriction ou d’interdiction de circulation sur une partie de leur territoire, pour certains véhicules". Ce sont clairement les anciens véhicules qui sont visés, plus précisément les voitures mises en circulation avant 1997 mais également les deux roues, et poids-lourd. A la Réunion, cette nouvelle expérimentation n’est pas particulièrement bien vue. Selon les dionysiens interrogés ce matin : "cette mesure part d’un bon sentiment mais cela risque de pénaliser les personnes qui n’ont pas beaucoup de moyens". "Un véhicule coûte plus cher à la Réunion, donc cela va désavantager encore plus les Réunionnais " déplore un automobiliste.
Avec cette nouvelle réglementation née du Grenelle de l’Environnement, l’Etat veut lutter contre la pollution atmosphérique. Depuis le début de l’année 2011, plusieurs épisodes de pollution aux particules et au dioxyde d’azote ont touché la métropole et ces particules sont principalement émises par les transports. La nouvelle expérimentation mise en place par le ministère de l’Ecologie apparaît donc nécessaire.
Le gouvernement précise qu’il ne s’agit pas d’une mesure de confort mais bien de santé publique. Les véhicules directement ciblés par cette interdiction de circuler en centre-ville sont : les voitures mises en service avant le mois d’octobre 1997, les deux-roues mis en circulation avant juillet 2004 et les poids-lourd (en circulation depuis 2001).
Représentante d’Europe Ecologie- Les Verts, Vanessa Miranville se dit plutôt favorable à cette expérimentation mais à une seule condition, que cette mesure ne pénalise pas les personnes les moins aisées. En ce sens, elle propose la mise en place de parkings accessibles aux abords du centre-ville, sans oublier des navettes gratuites pour que tout le monde puisse circuler à moindres coûts.
Du côté de la mairie de Saint Denis, cette nouvelle mesure n’est pas nécessaire dans le chef lieu. Gérald Maillot ne souhaite pas voir une réglementation aussi stricte appliquée : chargé de l’environnement, il rappelle que la qualité de l’air est assez bonne à Saint Denis. De plus, il insiste sur la multiplication des pistes cyclables, une alternative en parfaitement harmonie avec la préservation de l’environnement.
En métropole, l’interdiction de circulation des véhicules polluants en centre-ville est un test qui aura lieu entre 2012 et 2015 dans huit agglomérations, avant éventuellement d’être étendu.