Des travailleurs indépendants sont rassemblés depuis ce matin devant la Préfecture de Saint-Denis. Le RSI a disparu depuis le mois de janvier mais les travailleurs indépendants dénoncent des "charges trop importantes". Le cortège des manifestants est arrivé devant les locaux de la CGSS (Caisse Générale de la Sécurité Sociale). La circulation a été pendant un temps coupée dans les deux sens au niveau du giratoire Doret.
Une soixantaine de personnes protestent ce matin devant la Préfecture de La Réunion. Ils s’indignent contre les charges trop importantes pour les indépendants.
Des membres du collectif des "Réunionnais en colère" ont rejoint les travailleurs indépendants, "par solidarité".
Les travailleurs indépendants sont arrivés jusqu’à la CGSS où ils attendent d’être reçus.
Les manifestants se sentent abandonnés par les acteurs institutionnels face aux charges sociales élevées et aux lourdeurs administratives. "Depuis le 1er janvier on paye des charges mensuellement et si on a pas de trésorerie on ne peut pas payer", indique Jean-François Maillot.
"La CGSS va être beaucoup plus meurtrière parce que c’est une société opaque dont on ne sait pas comment elle fonctionne", explique Eric Marcelly, membre du Collectif des Syndicats et Associations Professionnelles de La Réunion.
Les travailleurs indépendants s’insurgent contre l’impossibilité de cotiser à une autre assurance maladie que celle du régime général. "Ce contre quoi nous nous battons, c’est cette affiliation d’office qui ne répond pas aux directives européennes qui permet de s’assurer où nous le souhaitons", signifie Frédéric Martinetty, commissaire de transport.
La CGSS a répondu en indiquant que le sécurité sociale n’est pas un système assurantielle, l’affiliation est donc obligatoire.
Les manifestants demandent la tenue d’une table ronde avec les principaux acteurs "institutionnels" tels que la Préfecture, la Région, la Chambre de Commerce et d’Industrie et la CGSS. Les artisans, indépendants, collectifs et syndicat y sont conviés.
Les protestataires évoquent plusieurs choses :
- la cessation immédiate des procédure d’exécution forcée contre les indépendants et artisans.
- l’abandon de poursuites et effacement des dettes sociales
- la suppression du système des "attestations de vigilance" afin de pouvoir travailler.
- la mise en place d’une structure de "cautionnement-garantie" pour faciliter la trésorerie.
- l’inaccessibilité des dispositifs d’aides publiques.
création d’une commission pour lutter contre les abus bancaires.
- la liberté sociale pour les indépendants qui souhaitent s’assurer ailleurs.
En réaction à la manifestation des travailleurs indépendants, la CGSS a réagit au travers d’un communiqué.
La Caisse générale de mettre en avant le fait que la "Sécurité Sociale n’est pas un système assurantiel, même si elle met en oeuvre certaines techniques de l’assurance.
Elle souligne qu’il s’agit d’un "système de solidarité organisée qui selon ses fondateurs reposent sur le principe suivant : je reçois en fonction de mes besoins et je cotise en fonction de mes moyens.
Cette phrase donne bien la dimension de redistribution du système vers les malades, les familles, les personnes âgées, les plus démunis à travers la CMU etc."
Elle détaille également les sanctions encourues pour les personnes qui incitent à ne pas s’affilier :
"L’article L 114-18 du code de la sécurité sociale prévoit des sanctions pénales, y compris de l’emprisonnement, pour toute personne, qui par quelque moyen que ce soit, incite les assujettis à refuser de se conformer aux prescriptions de la législation de sécurité sociale. Cet article de loi doit être appliqué sans état d’âme car ces contestataires sapent les fondements mêmes de notre société. D’ailleurs plusieurs leaders nationaux des mouvements de désaffiliation ont récemment été condamnés sur le plan pénal pour ce délit d’incitation à la désaffiliation."