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Selon une étude réalisée en 2017 par l’INSEE et publiée ce mardi 27 avril, certaines habitudes alimentaires des Réunionnais vont dans le bon sens au regard des recommandations nutritionnelles, d’autres non. Pour rappel, à La Réunion, la prévalence du diabète traité est deux fois plus élevée qu’au niveau national. On fait le point.
Dans cette étude, l’INSEE dresse plusieurs constats : légumes et fruits demeurent très peu consommés, particulièrement par les plus modestes. Le sucre, les boissons sucrées et l’huile sont nettement plus consommés que dans l’Hexagone. Le riz reste la base de l’alimentation, même si sa consommation recule. Par ailleurs, les produits ultra-transformés gagnent du terrain par rapport à la précédente étude réalisée en 2011.
En 2019, seuls 41 % des Réunionnais de 15 ans ou plus déclarent consommer des fruits tous les jours, contre 56 % dans l’Hexagone. Idéalement, il faudrait manger au moins 5 portions journalières de fruits et légumes, or, seulement 9% des Réunionnais déclarent le faire contre 20 % de métropolitains.
L’excès de matière grasse dans l’alimentation réunionnaise est régulièrement évoqué, mais, cet excès d’huile est en partie contrebalancé par une consommation de beurre ou de crème deux fois plus faible que dans l’Hexagone.
Selon les recommandations nutritionnelles, l’huile de colza, de noix ou d’olive sont à privilégier par rapport aux huiles de tournesol ou d’arachide.
La consommation de produits sucrés, est associée au risque de développer le surpoids. À la consommation de ces produits est proche de celle de l’Hexagone. C’est la nature des produits qui est différente. En effet, la consommation de sucre brut est d’un tiers plus élevée sur l’île, mais les ménages consomment moins de produits sucrés transformés tels que les desserts lactés ou crèmes glacées. En revanche, les boissons sucrées ont toujours la faveur des Réunionnais : ils en consomment 10 % de plus que dans l’Hexagone.
Le HCSP conseille une consommation maximale de sodas et jus de fruits d’un verre par jour.
Une consommation de riz blanc en très grande quantité est associée au risque de développer un diabète. Les importations de riz à La Réunion correspondent à 50 kg de riz sec par an et par personne. Cependant, la quantité de riz achetée pour le domicile recule assez fortement entre 2011 et 2017.
Par rapport aux habitants de l’Hexagone, les Réunionnais consomment aussi quatre fois plus de légumes secs comme les haricots ou les lentilles, accompagnements incontournables du carry. Leur consommation n’est pas nocive, au contre, elle est recommandée par le HCSP, notamment en association avec le riz, pour leurs apports en fibres et en protéines végétales.
Sa consommation est deux fois plus importante que dans l’hexagone. La viande de porc hors charcuterie a aussi la faveur des Réunionnais, avec une consommation excédentaire de 23 % par rapport à l’Hexagone.
La charcuterie fait pour sa part l’objet d’une préconisation de limitation à 150 grammes par semaine. Elle est autant consommée à La Réunion qu’en métropole, au-delà du seuil de recommandation.
Les décès et les hospitalisations liés à l’abus d’alcool sont nettement supérieurs dans les DROM (hors Mayotte) que dans l’Hexagone. Pourtant, la part de consommateurs déclarant boire de l’alcool quotidiennement et la consommation moyenne de boissons alcoolisées sont inférieures aux moyennes nationales. C’est la part des personnes ayant des consommations d’alcool à risque qui est élevée.
Le HCSP fixe la limite à deux verres par jour, et pas tous les jours.
Les résultats de cette publication, à laquelle a contribué l’Agence Régionale de Santé de La Réunion, dans le cadre du Programme Réunionnais de Nutrition et de lutte contre le Diabète (PRND) 2020-2023, permettront d’adapter la politique de santé nutrition sur le territoire.