La mouche des fruits, la hantise des producteurs de mangue, depuis plusieurs années cet insecte venus d’asie ravage les cultures. Si un piège existe pour les attraper il pourrait bientôt disparaitre car jugé non-conforme.
Les pièges pour capturer les mouches des fruits pourraient bientôt disparaître.
“J’ai mis une vingtaine de pièges autour des parcelles cette année, juste pour indiquer le niveau de population. Avec la sécheresse cette année, la mouche se développe moins, mais on sait qu’elle est présente quand même et qu’elle pique les mangues fragiles”, explique Gérald Boyer, un agriculteur.
Il y a trois ans, sans cette méthode et à cause des mouches, il a perdu 80% de sa production. Si pour le moment aucune alternative n’est proposée, d’autres solutions existent selon lui :
“La première chose c’est de ramasser tous les fruits tombés et éviter les foyers. Ensuite un traitement par tache avec un attractif alimentaire. On souhaiterait quand même avoir les nouveaux pièges, notamment par temps pluvieux.”
Ce nouveau piège est israélien. Largement utilisé à l’étranger, il permet de capturer mâles et femelles et de préserver les fruits à 95%.
Si cette méthode est interdite en Europe, les mangues étrangères qui ont bénéficié de cette solution se retrouvent bien sur le marché. Une aberration pour la profession.
“Mécaniquement on se retrouve face à une concurrence déloyale, nous-mêmes étant dépossédés de ces moyens”, lamente un autre producteur.
“La grande vertu du piégeage est qu’on ne va pas traiter la mouche mais attendre qu’elle se rende au piège. C’est dans ce piège-là que la mouche va mourir, soit par déshydratation, soit par ingestion d’un insecticide. À ce moment-là il n’y a jamais contact entre les produits chimiques et l’arbre”, poursuit-il.
Sans moyen efficace et durable pour lutter contre cet insecte et sans exportation, ce sont les agriculteurs qui ont le sentiment d’avoir été pris au piège.